Un météorologue aixois s’est penché sur cette croyance populaire et répond à nos confrères du quotidien La Provence, à Marseille.
Qui n’a jamais entendu dire que le mistral connaissait fort bien sa table de multiplication par trois et que s’il commençait à souffler*, les Provençaux en avaient pour au moins trois jours de vent.
Et, au cas où il atteindrait le 4e jour, il était certain que son souffle n’allait pas prendre fin avant le 6e jour. Ainsi de suite…
La Provence a appelé Météo-France (antenne d’Aix-en-Provence), pour qu’un météorologue confirme ou infirme cette habitude de pensée qui semble avoir traversé des générations dans la région.
Autant mettre tout de suite fin à ce suspens insoutenable. Deux études montrent qu’il s’agit bien là d’un mythe. Une légende bien ancrée dans les consciences qui ne résistent pas à l’examen.
Dès 1925, une toute première étude a démontré qu’il n’y avait pas de tendance particulière
révèle Adrian Bourgois, prévisionniste chez Météo-France, antenne d’Aix en Provence.
Réalisée sur une période de deux ans
elle réfute l’idée d’un mistral qui fonctionne par trois.
20 ans de données à partir de la station d’Orange
La seconde expérimentation – encore plus probante – s’est étalée sur 20 ans (1980-2000). Les spécialistes ont récupéré les données de la station d’Orange : « Là où le mistral, indique Adrian Bourgois, est le plus fréquent et parfois le plus fort. »
Voici quelques chiffres : il a soufflé 348 fois un seul jour ; 246 fois deux jours consécutifs ; 127 fois trois jours ; 59 fois quatre jours ou encore 39 fois pendant 5 jours. Mais aussi 10 fois 6 jours. On voit très bien qu’il n’y a pas de règle particulière.
Ce vent si caractéristique en Provence ne sait pas vraiment compter en somme. Mais les Provençaux comptent sur lui pour chasser les nuages et rendre le territoire plus ensoleillé que tous les autres en France…
*On considère qu’un jour est un jour de mistral à partir d’une vitesse du vent supérieure à 60 km/h