Mardi soir, la haute autorité pour la transparence de la vie publique à publier les déclarations de patrimoines et intérêts des 12 candidats officiels à l’élection présidentielle. Un document qui soulève parfois quelques interrogations. [décryptage]
La déclaration des candidats à la présidentielle est désormais publique. Chaque volontaire dans la course à l’Élysée fait donc étalage de ses propriétés et certifiant la chose sur l’honneur, évidemment. On peut donc les croire sur parole, hein. La grande gagnante de ce « loto » serait donc officiellement Valérie Pécresse. La candidate des Républicains flirte avec les 10 millions d’euro net, en tout: propriétaire de 3 maisons et terrains à hauteur de 4 millions, à Versailles, à La Baule et en Corrèze la patronne de la région Île-de-France joue aussi franc-jeu quand elle déclare posséder avec son époux 6,5 millions d’euros en assurance-vie épargne et stock option. En somme le couple Pécresse aurait en effet déjà empoché plus d’un million grâce aux actions General Electric et le double serait en attente.
Une sacrée bonne opération pour Jérôme Pécresse, un des seuls cadres de l’entreprise française Alstom à avoir été embauché chez l’américain General Electric, après le démantèlement de la branche énergie autorisé par Emmanuel Macron. C’est sans doute ce qui s’appelle avoir du nez pour les affaires. On note que Valérie Pécresse possède également quelques œuvres d’art, un tableau signé Miro notamment, mais aussi près d’un million de prêts à rembourser. De là à dire qu’on prête qu’aux riches, il n’y a qu’un pas.
Derrière la candidate LR, on retrouve Éric Zemmour avec 4 million d’euros déclaré. Une somme importante dont les valeurs sont assez transparentes puisqu’elle réunit 4 appartements parisiens estimés pour des sommes comprises entre 180 000 € et 1,8 million. Le patron de Reconquête ! est aussi actionnaire à 90 % de sa maison d’édition Rubempré correspondant à un million et demi. Il en tire l’essentiel de ses revenus.
Ensuite, Marine Le Pen gagne 1,2 million d’euros. Le tout concerne des parts de biens immobiliers dans les Hauts-de-Seine, dans le Morbihan ou dans les Yvelines. Mme Le Pen est également la candidate qui accuse une dette colossale avec plus de 10 millions d’euros empruntés à une banque hongroise pour la présidentielle. C’est d’ailleurs la seule dette contractée dans le cadre politique qui apparaît sur ses déclarations.
Un geste sans doute volontaire de la candidate à l’instar de Yannick Jadot qui juge utile de déclarer son scooter à 4 000 €. Bah oui… il est électrique (rires).
Jean-Luc Mélenchon, de son côté, est dans une situation similaire à celle de la présidente du RN, les dettes en moins. Il affiche un patrimoine total de 1,4 million d’euros dont 1,2 avec son appartement parisien qu’il détient depuis longtemps. Merci pour l’inflation.
Enfin à côté de ces ténors le jeune Macron et ses petits 550 000 € déclarés font donc pâle figure. En réalité, au-delà de la somme affichée par la déclaration du Président de la République, relativement dérisoire (on va dire) pour un ancien banquier issu de Rothschild, sauf à avoir vécu une vie de lucre sauce loup de Wall Street avant d’arriver à l’Élysée, les placements financiers laissent aussi… dubitatifs. En effet, selon la déclaration, l’homme à l’origine de la fusion de la branche nutrition de Pfizer à Nestlé pour la modique somme de 12 milliards de dollars, placerait ces quelques deniers dans un Livret A et un Livret Développement Durable. Un peu comme les économies de Madame Michu. De quoi rester interrogatif, au moins un peu plus que la haute autorité pour la transparence de la vie publique.