Le journaliste français Olivier Dubois a été libéré ce lundi après plus de deux ans de captivité. Il avait été capturé en avril 2021 au Mali par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans. Il était le seul otage français non retenu par un Etat dans le monde.

Un « immense soulagement » pour Reporters sans frontière. Après 711 jours passés au Mali en captivité, le journaliste français Olivier Dubois a été libéré ce lundi 20 mars.
Il est arrivé libre à l’aéroport de Niamey, près de deux ans après avoir été enlevé par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), au Mali. Ces 711 jours de captivité sont « la plus longue pour un journaliste français retenu en otage depuis la guerre au Liban », a souligné Reporters sans frontières. A sa descente de l’avion, Olivier Dubois est apparu souriant et visiblement ému, vêtu d’une chemise blanche ouverte et d’un pantalon beige.
« Nous avions eu des nouvelles rassurantes à plusieurs reprises ces derniers mois, et encore très récemment : il semblait en bonne forme, mais la durée de sa captivité nous inquiétait », a commenté le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire.
« C’est énorme pour moi d’être là, d’être libre, je ne m’y attendais pas du tout. Je voulais rendre hommage au Niger pour son savoir-faire dans cette mission délicate et rendre hommage à la France et à tous ceux qui m’ont permis d’être là aujourd’hui », », a-t-il déclaré, selon une vidéo postée sur Twitter par un journaliste présent sur place. « Je me sens fatigué, mais je vais bien », a-t-il assuré.
L’humanitaire américain Jeffery Woodke, enlevé en octobre 2016 au Niger a également été libéré. S’appuyant sur une canne, les cheveux blancs, il est apparu aux côtés d’Olivier Dubois. « Les otages ont été récupérés sains et saufs par les autorités nigériennes avant d’être remis aux autorités françaises et américaines » a déclaré ce lundi à l’aéroport, le ministre de l’Intérieur nigérien Hamadou Souley.
À l’annonce de la libération du journaliste français, le président Emmanuel Macron, a exprimé « son immense soulagement », ainsi que sa « grande reconnaissance au Niger pour cette libération ». Le chef de l’État s’est entretenu avec Olivier Dubois au téléphone, alors qu’il arrivait à l’aéroport de Niamey, au Niger.
Je viens d’échanger avec Olivier Dubois : il est en bonne santé. Soulagement immense pour la Nation, pour ses proches et ses confrères journalistes. Grande reconnaissance au Niger pour cette libération. https://t.co/MfocFXyVFp
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) March 20, 2023
A la suite de l’annonce de son enlèvement, Marseille – mobilisée en faveur de la liberté de la presse – s’était pleinement associée à la campagne nationale de Reporters sans Frontières pour exiger la fin immédiate de sa captivité. Une banderole avait notamment été installée sur la façade de l’Hôtel de Ville en présence de la famille du journaliste français.
Michèle Rubirola, première adjointe du maire de Marseille, Benoît Payan, a toujours été en contact avec sa famille et ses soutiens durant ces presque 2 années d’inquiétude et d’angoisse.
Le journaliste Olivier Dubois est enfin libre !
— Benoît Payan (@BenoitPayan) March 20, 2023
Nous partageons cet immense soulagement avec sa famille et ses proches après 711 jours de captivité insupportable.
Pour votre retour en France, pour la liberté de la presse, Marseille est et reste à vos côtés. pic.twitter.com/H8C7Zm7zfm
Olivier Dubois était le seul otage français non retenu par un Etat dans le monde. Le journaliste indépendant de 48 ans avait lui-même confirmé son enlèvement dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux le 5 mai 2021. Il y expliquait avoir été kidnappé le 8 avril à Gao, dans le nord du Mali, par le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM), principale alliance jihadiste au Sahel, liée à Al-Qaïda. Entre temps, la France a mis un terme à son opération antijihadiste Barkhane dans la région du Sahel, a retiré ses troupes du Mali avec qui les relations se sont très largement dégradé, et est en train de réfléchir au redimensionnement et à la réduction de son empreinte militaire dans la région, tout en continuant de collaborer avec plusieurs pays de la région dans leur combat contre les groupes jihadistes.
Olivier Dubois collaborait notamment avec les journaux Libération, Le Point et Jeune Afrique, vivait et travaillait au Mali depuis 2015 lorsqu’il avait été kidnappé.