Les annonces d’Emmanuel Macron ont provoqué un tollé dans toute une partie de l’opposition politique. Que la critique se porte sur l’annonce de la réforme des retraites ou sur la généralisation du pass sanitaire, les mots sont durs, et annoncent une fin sous pression du mandat Macron.
Macron ne s’est pas fait que des amis, ce lundi 12 juillet, en annonçant toute une série de mesures coercitives, dans le but annoncé d’en finir « pour de bon » avec le virus. Au programme : vaccination obligatoire pour les soignants, généralisation du pass sanitaire dans les musées, cinémas, restaurants et bars (y compris en terrasse), moyens de transports, etc. Une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom pour certains, et qui a fait hurler une large partie de la classe politique. Chez Les Républicains, le député du Vaucluse Julien Aubert ne dit pas autre chose : « L’extension du pass sanitaire revient à instaurer une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom, et à créer deux catégories de citoyens », alerte-t-il.
L’extension du #PassSanitaire revient à instaurer une vaccination obligatoire qui ne dit pas son nom, et à créer deux catégories de citoyens. Autant je suis favorable à la vaccination des soignants, autant je crois que cette mesure est brutale et inadaptée. @OserLaFrance
— Julien Aubert (@JulienAubert84) July 12, 2021
Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, a également dénoncé un « recul grave des libertés individuelles, la déconstruction de l’Etat, et la liquidation de notre système de protection sociale », faisant également référence au maintien de la réforme des retraites – également annoncé par Macron. Toujours à droite, enfin, Jean-Frédéric Poisson, président de Via, la voix du peuple et candidat à l’élection présidentielle de 2022, a fustigé « le délire liberticide et la démagogie de campagne électorale » de Macron, appelant à « l’union des résistants ».
La gauche plus partagée
A gauche, les réactions politiques sont un peu plus mitigées. Lundi 12 juillet, la parole des élus socialistes s’est faite rare. Au Parti socialiste (PS), ni le Premier secrétaire Olivier Faure, ni les principales figures du parti ne se sont exprimées. Leader des Insoumis, Jean-Luc Mélenchon n’a pas non plus fait de déclaration. Son état-major s’est, en revanche, montré beaucoup plus critique : « Emmanuel Macron promettait les jours heureux l’an dernier », vitupère François Ruffin : « Ce soir, c’est pass sanitaire et vaccination obligatoire. Ce n’est rien sur les milliardaires, et tout contre les précaires ».
Il y a six mois, le président s’y engageait : pas de vaccin obligatoire.
Et aujourd’hui, pas de bistro, pas de resto, pas de ciné, pas de supermarché, sans pass sanitaire. Le symbole d’un gouvernement impuissant à convaincre, et à qui ne reste que la force de coercition. pic.twitter.com/I5MupbGY5r— François Ruffin (@Francois_Ruffin) July 12, 2021
Le député du Nord ne digère pas la volonté affichée par le président de la République de poursuivre ses réformes sociales, retraites et assurance chômage en tête. Député LFI de Seine-Saint-Denis, Eric Coquerel mâche encore moins ses mots : « En rendant obligatoire le vaccin pour les soignants puis le pays sous forme de généralisation progressive du passe sanitaire, Emmanuel Macron dessine une société du contrôle et de la discrimination généralisé. Pour rappel, l’OMS reste opposé à cette obligation ».
Enfin, chez EELV, réactions mesurées également : hier soir, Yannick Jadot a ainsi condamné les « régressions sociales » à venir… sans évoquer le sujet du vaccin. « Le monde d’avant, en pire ! », se contente-t-il de commenter.