Le placement en détention provisoire a été requis pour Pierre Palmade, placé en garde à vue depuis mercredi après-midi.

L’enquête liée à la grave collision impliquant Pierre Palmade avance enfin. Mercredi après-midi, le procureur de la République de Melun Jean-Michel Bourlès a annoncé le placement en garde à vue de l’humoriste. Après cinq jours d’hospitalisation, les médecins de l’hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ont donné leur feu vert et estimé que son état de santé était compatible avec ce placement. Cette garde à vue est à présent terminée. Il a été présenté à un juge d’instruction, en vue d’une potentielle mise en examen. Le placement en détention provisoire de l’artiste a été requis par le parquet ce vendredi, selon le Grand reporter police-justice de Cnews, Noémie Schulz.
Selon Le Parisien, Pierre Palmade avait été transféré à l’hôpital de Melun (Seine-et-Marne) pour effectuer sa garde à vue. Il va pouvoir être interrogé par les enquêteurs qui cherchent à faire la lumière sur les circonstances dans lesquelles s’est produit ce dramatique accident, vendredi dernier sur la D372, en Seine-et-Marne. Pourquoi l’humoriste a-t-il pris la route alors qu’il avait consommé de la cocaïne à l’occasion d’une soirée prolongée ? Pourquoi sa voiture a-t-elle effectué un brusque changement de voie pour percuter de face le véhicule circulant en sens inverse ?
Les deux hommes soupçonnés de s’être enfuis de la Peugeot 3008 de l’artiste après l’accident ont également été placés en garde à vue mercredi. Le premier, un Marocain de 33 ans, inconnu des services de police, a été interpellé à l’aube chez une femme qui le logeait à Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). Son hébergeuse a aussi été arrêtée. L’avocat de celui qui se présente comme étant le deuxième passager avait appelé les enquêteurs pour dire que son client allait se rendre. Selon CNews, cet homme, qui serait âgé de 34 ans, s’est présenté dans un commissariat des Hauts-de-Seine en fin de journée avant d’être placé en garde à vue. Des témoins de l’accident avaient rapporté que deux individus avaient pris la fuite après la collision. Mardi, les enquêteurs avaient été ralentis par la fausse dénonciation d’un sans-abri qui affirmait être l’un des deux fuyards, avant de reconnaître avoir tout inventé. L’homme, qui a expliqué avoir fait un pari avec une connaissance, devrait être poursuivi pour « dénonciation calomnieuse ».
Dix ans d’emprisonnement
Sorti de réanimation mardi, Pierre Palmade a par la suite été admis en chirurgie digestive. Il a été placé en parallèle sous contrôle psychologique. Au total, quatre autres personnes ont été blessées dans la collision, dont trois grièvement. « Les seules victimes dans ce dossier, ce sont mes clients », a insisté leur avocat Me Mourad Battikh lors d’une conférence de presse mardi. Une femme enceinte de 27 ans a perdu dans l’accident son premier enfant qui devait naître au mois de mai. C’était une petite fille, décédée à la suite d’une césarienne réalisée en urgence à son arrivée à l’hôpital. Elle est aujourd’hui « dévastée », « effondrée ». La famille affirme que l’enfant était vivant et viable lors de cette naissance prématurée. Il faudra attendre les conclusions de l’autopsie et des expertises scientifiques complémentaires pour en avoir la certitude. Cette précision est de taille, puisque c’est sur cet élément que l’enquête a été requalifiée des chefs d’« homicide et blessures involontaires ». Des faits passibles de dix ans de prison selon les circonstances aggravantes, notamment la conduite sous stupéfiants.
La jeune femme était venue rendre visite à sa belle-famille, et son beau-frère s’était proposé de la raccompagner en voiture, avec son fils de 6 ans à l’arrière du véhicule. Ce père de trois enfants est aujourd’hui gravement blessé et a déjà subi sept opérations. Il se trouve toujours en réanimation. Son fils de 6 ans, lui, a été sorti du coma artificiel dans lequel il avait été plongé. L’enfant a « la mâchoire fracturée » et le visage « défiguré », a insisté l’avocat. « Tous les passagers auront des séquelles physiques très importantes. Mais je crois que les séquelles psychologiques seront encore plus importantes », a prévenu le pénaliste, qui a appelé la justice à n’accorder « aucun traitement de faveur » à l’humoriste, déjà connu pour ses problèmes de dépendance à la cocaïne.