Après le scandale des masques et les mensonges divers et variés, les critiques contre le gouvernement fusent à présent sur la campagne de vaccination. Une opération annoncée tambour battant qui démarre poussivement, et qui révèle aussi le malaise existant au sein même de l’exécutif.
La macronie marche sur des œufs… c’est peu de le dire. Si des problèmes majeurs s’enchaînent ici et là en France, le premier d’entre eux se loge dans une communication aberrante, en présentant la vaccination comme le Saint Graal. Le gouvernement n’avait pas prévu qu’une bonne frange de Français serait en quête de la sainte piqûre. Du coup, les mécontents font face désormais au pataugeage logistique dont fait preuve le monde de « Jupiter » depuis le début du quinquennat. Le choix de communication mis en place fait l’impasse sur le problème de la fiabilité, de l’efficacité des vaccins et même de la logistique que cela impliquait. Il n’y a pas si longtemps les Français, sondés à plusieurs reprises par de nombreux journaux, montraient une épaisse défiance à l’égard de cette vaccination siglée Pfizer. Et pour cause, le géant pharmaceutique utilise une technique peu connue sur laquelle la clarté manque cruellement.
Il faut bien comprendre que le vaccin arrive dans l’histoire du covid durant une période où la bande à Macron enchaîne sans vergogne les mensonges les plus gros : les plus récents, à propos des tests PCR dont les centres de dépistage commençaient à manquer gravement de réactifs, la substance chimique qui permet de déterminer si un test est positif ou négatif; mais aussi et surtout à propos des masques, inutiles au mois de mars et obligatoires depuis le mois de mai partout en France. Sur ce sujet, on se demande d’ailleurs si Jérôme Salomon, en qualité de directeur général de Santé Publique France, est toujours soumis aux mêmes règles de responsabilité que n’importe quel fonctionnaire. Dans l’affaire de pénurie de masques qui le « préoccupe » depuis décembre 2020, le professeur de médecine couvert par l’Etat est en train d’échapper presque sourire aux lèvres à d’éventuelles poursuites. L’atmosphère crasse de crise économique que connaît la France ne semble vraiment pas atteindre tout le monde.
Dès lors, on comprend aisément que la crédibilité de l’appareil d’Etat soit passablement entamée. La macronie malgré une bonne gueule de « gagnant » apparente le sait, et cette défiance a largement conditionné son attitude face à la vaccination. Le tâtonnement n’est donc pas uniquement dû à l’impréparation grossière des élites mais plutôt à sa prise de conscience que l’opinion publique se retourne de plus en plus contre elle. Si Véran, le ministre de la Santé, tente régulièrement d’éteindre le feu avec son nouveau tryptique « amplifier, accélérer, simplifier », ces points ne relèvent pas uniquement de la décision politique. La logistique qui doit entourer le vaccin Pfizer est un véritable casse-tête. D’une part à cause de sa conservation à -70° C, singulièrement problématique dans la mesure où les congélateurs capables de descendre à des températures aussi basses ne sont pas légions. Mais d’autre part au fait que les fioles contiennent l’équivalent de cinq vaccins seulement, ce qui revient à dire qu’il faut organiser la campagne vaccinale avec un nombre de participants multiple de cinq, sinon on perd des doses. Cela dit en passant, ce serait vraiment, mais vraiment dommage, hein…
Vaccin, la question du consentement
Dans la mesure où il n’a pas encore été décidé d’en faire fi, il faut que les vaccinés soient heureux et surtout d’accord. Une évidence pas si évidente en réalité quand il s’agit de personnes très âgées dont le discernement est altéré. Dans ce cas il faut s’en remettre au tuteur légal et cela prend du temps. Bref, on devrait entendre parler des difficultés autour de la vaccination pendant un temps certain et la macronie devrait pour sa part maintenir sa politique d’embrouillement du « en même temps ». Car au-delà des difficultés matérielles ou logistiques énoncées plus haut, le gouvernement, dont certains membres sont actuellement attaqués à la Cour de Justice de la République, essaient de limiter la casse, à l’image d’Édouard Philippe qui voulait ralentir le déconfinement pour gérer son risque pénal. Les tenants des ministères actuels ont aussi les mêmes préoccupations que l’élu du Havre, quant aux possibles effets secondaires des vaccins.
En attendant, dans un joyeux bordel général, les restaurants ont déjà compris que la réouverture envisagée le 20 janvier prochain n’aura pas lieu. Le monde de la culture demeure également dans l’expectative, avec en figure de proue une ministre Bachelot pleurnicharde souffrant de « démagogite aigüe ». Mais la presse française dans son ensemble nous rassure à demi-mots : « ne nous plaignons pas, les Britanniques sont sortis de l’Union Européenne, mais eux ne peuvent plus sortir de chez eux. Ils sont effectivement confinés jusqu’à mi-février au moins ». Pas sûr que la comparaison suffise à faire croire de l’autre côté de la Manche qu’on a vraiment beaucoup de chance. L’année ne fait que commencer.