Après que la RATP et la RTM à Marseille ont déjà annoncé des perturbations très importantes pour la nouvelle journée de mobilisation sur la réforme des retraites, il en sera de même dans le secteur ferroviaire.

Ce n’est pas l’interview d’Emmanuel Macron ce mercredi qui aura calmé les esprits des opposants à la réforme des retraites. Deux heures après la fin de l’intervention présidentielle, la SNCF a fait savoir qu’elle s’attendait à un trafic « très fortement perturbé » ce jeudi 23 mars, date d’une nouvelle journée de mobilisation contre le texte adopté la semaine passée par le Parlement grâce à l’usage du 49.3.
La SNCF envisage effectivement une journée particulièrement difficile dans les trains français ce jeudi. L’entreprise ne sera capable de faire circuler que la moitié des TGV Inoui et Ouigo, et environ un TER sur trois.
En région parisienne, les circulations seront également « très fortement perturbées » avec de 20% à 50% des trains maintenus, selon les lignes du RER. Aucun train Intercités ne roulera à l’exception de deux allers-retours Paris-Clermont et Paris-Brive.
Le RER E particulièrement touché
En comparaison avec les précédentes journées de mobilisation, cela signifie que le trafic sera légèrement plus perturbé que le 15 mars, mais que bien plus de trains rouleront que le 7 mars, premier jour de la grève reconductible au sein de la compagnie publique.
Selon plusieurs sources syndicales, le taux de déclaration d’intention -qui concerne les salariés obligés de se déclarer grévistes 48 heures à l’avance pour permettre d’organiser le plan de transports- atteint 35% à la SNCF à la veille de la grève interprofessionnelle.
Depuis le 7 mars, les taux de grévistes oscillent selon les jours autour de 5% au global et de 20% pour les conducteurs, provoquant des perturbations quotidiennes sur le réseau ferroviaire.
Ce jeudi, en région parisienne, la ligne la plus touchée est celle du RER E avec seulement 1 train sur 5 prévu. On ne comptera qu’un tiers des trains sur le RER C, comme sur les lignes H, J, L, N, P et U du Transilien. Le RER D et la ligne R rouleront également au ralenti avec seulement 40% des circulations habituelles. Enfin, la moitié des trains rouleront sur les lignes RER A et B ainsi que sur la ligne K. Et vendredi, le trafic devrait rester « perturbé » en Ile-de-France, a indiqué la SNCF.
Le trafic aérien également perturbé
Par ailleurs, la Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a demandé ce mercredi aux compagnies aériennes d’annuler 30% de leurs vols ce jeudi à Paris-Orly et 20% dans d’autres aéroports en raison de la grève de contrôleurs aériens. Les plateformes Marseille-Provence, Toulouse-Blagnac et Lyon-Saint-Exupéry sont quant à elles concernées par la suppression d’un vol sur cinq au départ ou à l’arrivée, en raison de cette neuvième journée de mobilisation.
Ces consignes semblent traduire une mobilisation plus importante des aiguilleurs du ciel que celle observée ces derniers jours, puisque la DGAC avait requis l’annulation de seulement 20% des vols mardi et mercredi, et uniquement à Orly et Marseille. Ces mesures, destinées à mettre en adéquation le trafic prévisionnel et le nombre de contrôleurs attendus à leurs postes, peuvent concerner, outre les aéroports, certains centres en route de la navigation aérienne (CRNA) guidant les avions survolant le territoire national.
Air France a indiqué pour sa part qu’elle prévoyait d’assurer jeudi, comme d’ailleurs mardi et mercredi, « 95% de son programme de vols, dont la totalité de ses vols long-courriers et de ses vols de et vers Paris–Charles de Gaulle », le premier aéroport français. Néanmoins, « des retards et des annulations de dernière minute ne sont pas à exclure », a prévenu la compagnie. De son côté, Transavia, « low-cost » du groupe Air France-KLM, a listé sur son site internet une trentaine de vols annulés pour jeudi.