Il a été question de la candidature Zemmour, des sondages flatteurs pour Marine Le Pen, de l’entrée en campagne de Valérie Pécresse et de Jean-Luc Mélenchon, mais une personnalité se tient toujours à distance. Devinez qui ?
Le pensionnaire de l’Elysée, Emmanuel Macron, joue la montre et attend le « moment idéal » pour se présenter à l’élection présidentielle de 2022. Une posture pleutre et qui embête – il démontre encore aujourd’hui qu’il agace les Français – comme l’a confirmé dimanche dernier Jean-Luc Mélenchon qui a demandé au candidat putatif de se « déclarer candidat et de ne pas refuser le débat ». Agacement exprimé par le leader des Insoumis mais qui devrait rapidement faire des émules. Et pour cause, aujourd’hui Macron se sert sereinement des outils de la présidence pour faire campagne, ce qui a minima est illégal.
En témoigne la chaîne Youtube de l’interessé ou ses déplacements et discours servent de caisse de résonance à une campagne électorale sourde qui ne dit pas son nom. Une campagne nationale qui commence à prendre forme avec les principaux candidats déjà entrés dans l’arène de la présidentielle, à l’image de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Éric Zemmour et désormais Valérie Pécresse. Ces quatre candidatures toutes probablement amenées à réaliser un score à deux chiffres vont commencer à pester contre un chef d’Etat essoufflé qui fausse le jeu électoral. Pour l’heure, Jupiter estime qu’il n’a aucun intérêt à entrer dans l’arène, dont il se moque bien. Et pour cause, il est donné en tête au premier tour et sauf, à considérer une percée de Valérie Pécresse, son second tour serait assuré.
Les dernières études d’opinion pourraient cependant le pousser à bouger ses pions. Ainsi le dernier sondage Harris Interactive pour Challenges paru lundi accréditait Macron à 23 % devant Marine Le Pen à 18 %. Suivent Éric Zemmour et Valérie Pécresse tous deux crédibilisés à 14 points, quand un autre sondage publié le même jour positionne Valérie Pécresse à 17 % à égalité avec Marine Le Pen. Une des clés du scrutin se trouve possiblement là, dans la capacité des Républicains à faire une bonne campagne en mobilisant ses fédérations et en trouvant une voix crédible entre Macron et le binôme Zemmour / Le Pen. Ce qui n’est pas gagné.
Pour se dépêtrer de la menace émanant de la droite parlementaire Macron dispose d’une carte, celle de l’Europe. En effet, la question a souvent été un point de discorde à droite, et le désamour d’une partie de l’opinion pour l’Union Européenne (UE) pourrait amener Les Républicains à se montrer moins eurobéat* que Macron. Après la différenciation sur lequel ce dernier insiste déjà – lui qui a présenté lundi les trois axes de la présidence française de l’UE – trois mots pour un slogan vulgaire et tapageur comme à son habitude : Relance, Puissance et Appartenance. Une manière de crâner en se montrant président d’une Union qui compte plusieurs centaines de millions d’habitants. La ficelle est grosse mais la présidence de l’UE devrait bel et bien servir de rampe de lancement pour un homme qui incarne « Le traître et le néant » [Titre du livre signé Fabrice Lhomme et Gerard Davet, chez Fayard]. A plus forte raison que ses déplacements ne seront pas comptabilisés comme frais de campagne, il faut le souligner.
Si un proche de l’Elysée nous a confié récemment qu’il est possible qu’il ne se présente pas « s’il y a un énorme problème sanitaire », il paraîtrait bien exceptionnel que le Marcheur mal chaussé renonce à sa candidature. En effet, le seul à n’avoir pas briguer un second mandat à la présidence, mise à part pour cause de décès, est François Hollande dont la cote de popularité était exceptionnellement calamiteuse à quelques mois de l’élection. Macron dispose, lui, d’une cote correcte et peux compter sur une base électorale endormie et obéissante, celle qu’il s’est forgée depuis 4 ans. Pas de quoi toutefois s’assurer une élection à coup sûr, mais certainement pas de quoi s’effondrer. Bientôt à la tête de l’UE, Macron devrait se faire faussement désirer et exécuter une campagne éclair. Un blitzkrieg* comme dirait la députée européenne Nathalie Loiseau. Un blitzgrieg, donc.
*eurobéat : Qui a une confiance inébranlable dans la construction européenne
*blitzkrieg : Une guerre éclair