Florence Platarets offre une immersion captivante dans l’œuvre de cinéastes qui ont révolutionné le monde du cinéma. Le documentaire inédit « La Nouvelle Vague, une bande à part » est à voir et revoir sur arte.fr jusqu’au 7 août 2022.
«J’ai toujours pensé que le cinéma était très bien. Simplement que ça manquait de sincérité. Et qu’il fallait faire la même chose en mieux…», confie François Truffaut à propos de son film Les Quatre Cents Coups, en ouverture du superbe documentaire diffusé sur Arte. Les premières aventures d’Antoine Doinel, présentées en 1959 au Festival de Cannes, y remportent le prix de la mise en scène et marquent l’essor, sinon le lancement, du mouvement de la Nouvelle Vague. L’expression est née de la plume de Françoise Giroud dans un article qu’elle avait consacré à la jeunesse.
L’Idhec (aujourd’hui la Fémis) en est la pépinière. Les milliers de kilomètres de bobine diffusés chaque jour à la Cinémathèque française, mais aussi la rue, les gens, l’humain, en sont les principales sources d’inspiration. Une jeune revue, les Cahiers du cinéma, en est le porte-voix. François Truffaut, Claude Chabrol, Jean-Luc Godard, Jean Eustache, Jacques Rozier, Éric Rohmer, Jacques Rivette, Alain Resnais, Louis… ont fondé une nouvelle éthique de l’image. Ce documentaire offre l’occasion aussi de redécouvrir toute une génération d’actrices et d’acteurs qui ont pris leur envol avec cette vague-là, comme Jean-Paul Belmondo, Jean Seberg, Anouk Aimée, Jean-Claude Brialy, Bernadette Lafont, Gérard Blain ou encore Jean-Pierre Léaud.
Petit budget, tournage en décors naturels, caméra à l’épaule battent en brèche une tradition française alors en panne d’inspiration. Provoquant l’enthousiasme ou le scandale, la Nouvelle Vague était née, et n’allait pas cesser d’en soulever. Son influence se fait toujours sentir, dès que le cinéma s’applique à refléter son temps avec l’urgence et la fougue de la jeunesse.
A noter: le 3 mars prochain, «Lola», de Jacques Demy sera diffusé ; le 6 mars, «Le beau Serge» de Claude Chabrol, le 10 mars «Adieu Philippine» de Jacques Rozier, le 13 mars «La maman et la putain» de Jean Eustache, le 13 mars «Le père Noël a les yeux bleus» du même auteur et le 15 mars «La peine perdue de Jean Eustache», un documentaire d’Angel Diez. Enfin, à signaler encore le 19 mars, le court métrage de Jacques Rozier «Paparazzi», consacré au tournage de «Le Mépris» de Jean-Luc Godard à Capri.
Résumé – En 1959, un inoubliable garnement fait « les quatre cents coups » devant la caméra d’un débutant nommé François Truffaut et éclabousse de son succès, populaire et cannois, la filmographie naissante d’une bande d’intrépides. « Le Beau Serge » de Claude Chabrol, « A bout de souffle » de Jean-Luc Godard, « Paris nous appartient » de Jacques Rivette, « Le Signe du lion » d’Eric Rohmer, « Adieu Philippine » de Jacques Rozier, « Cléo de 5 à 7 » d’Agnès Varda… : cette déferlante, vite baptisée « Nouvelle Vague » – une expression inventée par Françoise Giroud dans un article consacrée à la jeunesse -, est l’œuvre d’apprentis réalisateurs qui, pour beaucoup, ont englouti des kilomètres de pellicule à la Cinémathèque française d’Henri Langlois et acéré leur jugement dans les colonnes des Cahiers du cinéma.
La Nouvelle Vague, une bande à part, documentaire réalisé par Florence Platerets (56 min). Disponible jusqu’au 7 aout 2022. Plus de renseignements ici