La journée internationale des droits des femmes caricature le rôle et la place des femmes dans la société en les mettant au rang de minorités, qu’il convient de célébrer une fois par an. Insupportable.

Encore un 8 mars, un de plus, durant lequel la France célèbre la journée internationale des droits des femmes. Et comme d’habitude, de nombreuses Françaises font les mêmes constats (inégalités salariales constantes, absence de véritable politique de la petite enfance, parité, etc.).
Cette énième journée devrait montrer deux choses. Que ce « grand manège » n’émeut plus personne et que la cause des femmes progresse toujours aussi mal en France. Chaque année, les sujets sont les mêmes. Mais, cette année une nouveauté apparait dans la « bobosphère » féministe. En effet, le sort tragique des Iraniennes ont interpellé de nombreuses Françaises. Elles ne sont toujours pas autorisées à se réunir en public pour célébrer le 8 mars avec le reste de la planète. Grande trouvaille et grand sujet de discussion dans les cafés branchés, s’il en est ! Et la guerre en Ukraine tue des femmes. Un conflit sordide accompagné de viols cachés aussi.
Il est assez amusant de comptabiliser chaque année ces cargaisons de féministes de la dernière heure prendre des airs outrés sur la condition des femmes, notamment dans les pays arabes ou africains. C’est vrai, après tout, il est toujours plus simple de s’investir sur des causes géographiquement lointaines et sur lesquelles il n’y a strictement aucune possibilité d’action sauf à envahir lesdits pays. Ce féminisme condescendant pue l’hypocrisie et sa condescendance est à vomir. D’ailleurs, il est assez surprenant de ne pas avoir encore vu passer les seins des Femen dans les rues sur le sujet ? Sans doute ont-elles attrapé froid depuis qu’elles ont été lâchées par les médias et leurs anciennes militantes.
Oui, pour les femmes et l’avancée de leurs droits, cette journée du 8 mars est une mèche mouillée de feu d’artifice. Cette journée caricature le rôle et la place des femmes dans la société en les positionnant au rang de minorités qu’il convient de célébrer une fois l’an. Politesse oblige. C’est un temps médiatique fort, qui permet aux politiques et à certaines associations féministes de geindre sur des chiffres à la véracité scientifique discutable. Autrement dit, le stéréotype même d’un sujet de marketing politique.
Nous voulons un monde où les femmes et les filles peuvent vivre sans peur.
— ONU Femmes (@ONUFemmes) December 2, 2022
À chaque battement de cœur.
À chaque respiration.
À chaque pas.
RT si vous êtes d’accord !#16Jours Allez de l’avant pic.twitter.com/WOI4vtYqdQ
On constate lors de cette journée que la plupart des associations féministes restent campées prudemment sur des sujets insolubles, tels que les inégalités salariales (sur lesquelles il est difficile d’avoir des chiffres et encore plus de mener des actions coercitives) ou encore la conciliation vie professionnelle – vie privée (qui dépend essentiellement de la bonne volonté des collectivités territoriales dans la mise en place d’une réelle politique de la petite enfance, surtout dans les grandes villes).
Si ce jour international des droits des femmes ne sert pas la cause des femmes, il reste en revanche un évènement majeur pour les femmes ayant des ambitions politiques ou professionnelles. C’est ce que certaines appellent l’esprit de « basse » cour. En effet, chaque année, les Françaises voient apparaitre dans l’espace médiatique, une armada de poules aux airs de vierges effarouchées qui, une fois par an, s’agitent sur la cause des femmes. À la bonne heure !
Si l’on peut comprendre aisément l’ambition de ces femmes, et que l’on peut essayer de ne pas porter de jugement moral contre elles, il est en revanche insupportable d’instrumentaliser à tel point le féminisme chaque année. Les Françaises le savent, le viol ne se produit pas uniquement le 8 mars que ce soit en France, en Ukraine ou en Iran, les avortements clandestins non plus, encore moins les violences faites aux femmes. L’esprit de « basse » cour pratiqué par certaines femmes le 8 mars est consternant, avilissant et ridiculise le combat féministe. Être féministe une fois par an quand on est une femme, ce n’est pas être féministe, ni être une femme. En qualité de femme, je souhaite simplement « Être ». Si le 8 mars formule le seul souhait de vouloir tout les jours ce que l’on souhaite un jour, alors battons-nous. Surement, fièrement, passionnément… sans vanité aucune.