Plusieurs candidats ont été appelés à se prononcer sur la guerre en Ukraine au cours d’une émission télévisée, lundi. Un exercice déroutant et des méthodes presque douteuses.
Lundi soir sur TF1 une émission « politique » composée des principaux candidats à l’élection présidentielle était organisée. Un show plutôt qu’un vrai débat. Ben, oui… Macron a dit qu’il n’en veux pas. C’est donc un format étonnant qui a vu le jour, avec des candidats interrogés un à un sur le sujet de la guerre en Ukraine et ses conséquences pour la France. Un format qui permettaient à huit candidats sur douze de s’exprimer mais pas avec le même temps de parole. En effet le président de la République a pu ainsi déblatérer durant une bonne demi-heure ses âneries habituelles quand un candidat comme Yannick Jadot disposait seulement de 5 à 6 minutes. Une méthode qui serait calquée sur les règles mises en place par l’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (ARCOM) ?! Une AAI ! Autrement dit les fameuses autorités administratives indépendantes. Des structures publiques réputées indépendantes mais dont l’indépendance est franchement relative à considérer dans le cas de l’ARCOM que son président est nommé par… Emmanuel Macron.
Le temps de parole était donc plus ou moins calqué sur les sondages ; des sondages pourtant loin de relever de la science exacte. Une émission étonnante donc qui a également montré un présentateur très va-t-en guerre en la personne de Gilles Bouleau, qu’on a pourtant du mal à imaginer un fusil à la main. On imagine aussi assez mal qu’une armée veuille bien le payer à la p’tite scénette, sachant qu’il émarge grassement à 40 000 € par mois environ.
Au côté d’Anne Claire Coudray, les yeux bleus toujours impeccables, il a cuisiné les différents candidats à la présidentielle suscitant l’agacement de certains. Ainsi Jean-Luc Mélenchon s’est plaint de ne pas avoir assez de temps pour argumenter ses intentions politiques, ce à quoi Gilles Bouleau, ivre de son minuscule pouvoir, lui a rétorqué qu’il était « le maître du temps ». Cette blague.
Un maître de l’horloge que Macron a dû rappeler à l’ordre dans un échange à demi joué, alors que Bouleau tentait de pousser le président à insulter son homologue Vladimir Poutine de dictateur. Bouleau, toujours le même, s’est montré particulièrement hostile face à Éric Zemmour et a dû être mis à sa place par Jean-Luc Mélenchon sur les compétences de l’ONU. Un présentateur au comportement aléatoire, interventionniste voire vulgaire sous les yeux des candidats présents sur le « ring ». Toujours plus loin dans l’hostilité à Moscou, Bouleau, encore lui, a eu du mal à feindre l’objectivité. Macron, outrageusement maquillé, a joué son énième acte dans un rôle qui frisait le pathétique, mais satisfaisant les « siens ». C’est le plus important, non ?
Éric Zemmour attaqué par le présentateur s’en sort plutôt favorablement. De son côté Marine Le Pen à dérouler avec expérience quand Jean-Luc Mélenchon a été vraiment bon faisant valoir proprement son projet de rupture, profitant de l’occasion pour faire un peu de publicité auprès de l’électorat écolo’ notamment. Le candidat EELV Yannick Jadot n’a pas été catastrophique mais peine toutefois à sortir du lot, quand Fabien Roussel a été plutôt bon même si beaucoup d’électeurs de gauche sont convaincus qu’ils seraient plus utiles aux côtés de Mélenchon.
Quant à Anne Hidalgo, l’Ân(n)e de Paris, dont la campagne ressemble de plus en plus à une mauvaise opération de communication contre le leader insoumis, était assez égale à elle-même au reste de sa campagne. C’est à dire nulle.
En guise de dessert, Valérie Pécresse n’aura pas relevé la tête choisissant d’être debout plutôt qu’assise. Elle n’a pas trouvé sa place sur le plateau et a contredit ce qu’elle disait il n’y a même pas dix jours, essuyant une nouvelle fois des railleries en tous genres sur les réseaux sociaux. « Valoche » pour les intimes est probablement la seule qui aura perdu des plumes dans cette soirée insipide à souhait.
Les candidats absents, à savoir Philippe Poutou (NPA), Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière), le député Jean Lassalle (Résistons !) et Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France) seront invités chacun un à un durant un journal de 20 heures sur TF1 avant la présidentielle. Sommes-nous sauvés ?