Alors que la France célèbre les 400 ans de la prestigieuse école de Mirecourt, la Philharmonie de Paris organisait son premier concours international.

Ils se sont vus distingués par un jury constitué pour moitié d’artisans et de musiciens parmi les meilleurs luthiers d’aujourd’hui, à l’occasion de la première édition du Concours international de lutherie ce week-end à la Philharmonie de Paris, en parallèle de sa biennale des quatuors à cordes. Une première aux allures de parcours du combattant:
«Entre la crise sanitaire, la question des déplacements, et les soucis d’entreposage des instruments, le challenge était autant du côté organisationnel que chez les candidats», ironise Stéphane Vaiedelich.
Le directeur du laboratoire de recherche et de restauration du Musée de la Musique, à Paris, est à l’origine de ce concours, organisé avec l’association Talents & Violon’celles. «Depuis la disparition il y a dix ans du concours Vatelot, il n’y avait plus à Paris de compétition de lutherie, qui doit pourtant faire face à des problématiques nouvelles, explique-t-il. Il nous a donc paru opportun de prendre les choses en main.»
Avec un double objectif. D’une part, soutenir une filière «fragilisée par un monde économique où la valeur ajoutée de centaines d’heures de travail est de moins en moins valorisée, et des contraintes écologiques de plus en plus fortes. Sans oublier la crise surajoutée par le Covid.» D’autre part, «mettre en relation des écoles de lutherie qui n’ont guère les moyens de communiquer. Alors que nous célébrons les 400 ans de l’école française de Mirecourt, il nous a semblé urgent de leur donner la parole.»
Si la catégorie des professionnels a vu le sacre des Berlinois Mira Gruszow et Gideon Baumblatt et du jeune Français Alexandre Beaussart (arrivé second), les «Talents de demain» auront permis de mettre en lumière Mirecourt (deuxième place) et l’école suisse de Brienz. Ces dernières se sont illustrées parmi sept autres écoles dans un exercice imposé, imaginé par le musée: la réalisation d’une copie du mythique Goffriller de 1710 conservé par l’institution.