Selon les derniers résultats, Emmanuel Macron et Marine Le Pen sont qualifiés pour le second tour de la présidentielle. Jean-Luc Mélenchon arrive en troisième position. Le Parti socialiste et les Républicains s’écroulent.
Sans surprise, Emmanuel Macron et Marine Le Pen s’affronteront au second tour de l’élection présidentielle, avec un net avantage au président sortant crédité de 27 à 29,5% des suffrages devant la candidate du RN, donnée à 24% à l’issue du premier tour le 10 avril. Jean-Luc Mélenchon (20%) arrive lui en troisième position.
Après des mois d’une campagne atypique qui a peu mobilisé, l’abstention a été plus élevée qu’il y a cinq ans, entre 26 et 29%, selon les instituts de sondage.
Déroute des Républicains et du Parti socialiste
Ce scrutin confirme l’écroulement des deux partis ayant gouverné la France de la Ve République jusqu’en 2017, qui réalisent le pire score de leur histoire: Valérie Pécresse (LR) autour de 5% des suffrages et Anne Hidalgo (PS) avec seulement 2%.
En revanche, le score du président sortant est plus élevé qu’annoncé ces derniers jours par les sondages, qui le donnaient talonné par la candidate RN après une campagne jugée trop courte et prudente.
Fabien Roussel, Jean Lassalle (autour de 3%), le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan (1-2%), le candidat anticapitaliste Philippe Poutou (autour de 1%) ou encore la cheffe de file de Lutte ouvrière Nathalie Arthaud (moins de 1%), contenus sous la barre des 5%, devront se contenter de modestes remboursements pour leur campagne.
Quel sera le choix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ?
Si le scénario d’un duel Macron-Le Pen était attendu depuis cinq ans, la campagne de l’entre-deux-tours ouvre un éventail de questions sur les reports de voix dont bénéficieront l’un et l’autre le 24 avril prochain.
Parmi elles, quel sera le choix des électeurs de Jean-Luc Mélenchon ? Quel bulletin glisseront dans deux semaines les sympathisants de droite ? Et le ressort émoussé du front républicain pour faire barrage au RN fonctionnera-t-il chez les supporters de l’écologiste Yannick Jadot (autour de 5%), du communiste Fabien Roussel (2-3%) ou encore d’Anne Hidalgo ?
Marine Le Pen devrait, elle, pouvoir compter sur les voix d’Eric Zemmour, qui a longtemps bousculé la campagne au point de rebattre les cartes de la bataille du second tour, avant d’échouer à 6-7%.
Il y a cinq ans, un quart de l’électorat n’avait pas voulu départager Emmanuel Macron et Marine Le Pen, et quatre millions de Français, soit près d’un inscrit sur 10, avaient préféré voter blanc ou nul. Ce 10 avril, quelque 48,7 millions d’électeurs étaient appelés à départager les 12 candidats à l’Elysée après une campagne perturbée par la crise du covid-19 puis de la guerre en Ukraine et de scandale rampant touchant directement le gouvernement.
Macron améliore son score de 2017
Pour Le Candidat., qui avait promis lors de sa victoire en 2017 de «tout» faire pour que les électeurs de Marine Le Pen «n’aient plus aucune raison de voter pour les extrêmes», le résultat du 10 avril est en demi-teinte avec la présence de la candidate au second tour pour la deuxième fois consécutive.
Après une succession de crises durant son mandat, il améliore cependant son score précédent (24,01% en 2017), une performance que seul François Mitterrand avait réussi à accomplir sur le chemin de sa réélection en 1988.
Aiguillonné par Marine Le Pen sur la thématique du pouvoir d’achat, dans un contexte d’inflation galopante, le chef de l’Etat a haussé nettement le ton ces derniers jours face à la candidate RN, affirmant qu’elle «ment aux gens», et épinglant sa supposée «complaisance» vis-à-vis de la Russie.
Marine Le Pen, plus forte qu’il y a cinq ans
Marine Le Pen progresse par rapport au premier tour du scrutin 2017 (21,3%), au terme d’une campagne sans grande prise de risque et sans bruit. La candidate, qui a tenté de lisser son image, a été recentrée par les sorties d’Eric Zemmour, dont la concurrence l’aura finalement servie malgré les doutes et défections de l’hiver.
Mais la marche reste haute pour atteindre l’Elysée, alors que sa personnalité suscite toujours l’inquiétude d’une majorité de Français (51%) et que seulement 39% d’entre eux considèrent qu’elle a l’étoffe d’une présidente de la République, loin derrière Emmanuel Macron (65%), selon un sondage de la Fondation Jean-Jaurès.
Ce nouveau duel Macron – Le Pen installe en tout cas dans le paysage national un clivage qui s’était atténué lors des élections locales de 2020 et 2021, au cours desquelles LR et PS avaient fait de la résistance, et les écologistes une percée.
Appel de Benoît Payan, maire de Marseille
Dans un communiqué, le maire de la cité phocéenne a tenu à « remercier toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour tenir les bureaux de vote et faire vivre [la] démocratie ainsi que tous les Marseillais qui se sont rendus aux urnes ».
Dans deux semaines, sans hésitation, il fera « barrage à l’extrême droite en votant Emmanuel Macron ».
« Je suis le maire d’une ville millénaire, qui s’est construite au fil des siècles sur une tradition d’ouverture, de solidarité, d’accueil et de tolérance, et je n’accepterai jamais de mettre en péril les valeurs qui ont fondé notre ville, qui font vivre notre pays. »