Une enquête du journal « Libération » révèle que de nombreux adhérents encartés au parti Les Républicains n’existaient pas ou étaient morts. L’un d’eux, Douglas ou Clovis, c’est selon, était… un chien.
Le scrutin de la primaire des Républicains était-il sincère ? À l’automne dernier, des dizaines de milliers de personnes ont adhéré au parti Les Républicains pour pouvoir voter à la primaire et élire leur candidat (e) pour l’élection présidentielle. Selon le journal « Libération », qui a eu accès au confidentiel fichier protégé des adhérents du parti, de nombreuses personnes encartées juste avant l’élection étaient fictives ou fantoches, voire décédées. Pire encore, l’un des adhérents qui a rejoint le parti en novembre 2021 était en réalité… un chien.
Comme ce chien encarté par son propriétaire sous le nom de Douglas, d’autres profils suspects ont rejoint le parti avant l’élection. Parmi ces profils, des personnes décédées depuis des mois ou des années ont quand même été inscrites à l’automne. D’autres n’existaient pas et certains ne connaissaient même pas la candidate Valérie Pécresse et ne savaient rien sur le parti ou cette primaire de la droite. Des membres ont été inscrits à la demande d’un ami ou d’une figure d’autorité. Parfois, ces personnes ont rempli leur adhésion à leur place. Au total, le quotidien « Libération » fait état de plusieurs centaines de cas litigieux, voire illégaux dans le cas des personnes décédées.
Ces révélations posent forcément question sur la sécurité et la sincérité du scrutin de cette primaire. D’autant que les écarts entre les candidats Valérie Pécresse, Éric Ciotti et Michel Barnier ont été très faibles lors du premier tour. Le vote des adhérents s’est joué à un cheveux. En revanche, l’enquête de « Libération » ne remet pas en cause la victoire de Valérie Pécresse dans cette primaire. On ne sait pas si ces adhérents fictifs ont voté ou non lors de l’élection, et pour quel candidat.
Le parti de droite a annoncé sur son fil Twitter qu’il allait « saisir le procureur de la République de Paris contre le journal Libération », après cette publication par le quotidien d’une enquête qui fait état de « manœuvres frauduleuses » visant à gonfler le corps électoral.
Fin septembre, Les Républicains comptaient moins de 80 000 membres au parti. Deux mois plus tard en novembre, ils en revendiquaient 148 862. Cela leur avait permis de se déclarer « premier parti de France ».