«La cocaïne rend les patients beaucoup plus agressifs», témoigne une infirmière psychiatrique marseillaise confrontée à la hausse des violences en milieu hospitalier.

L’hôpital Edouard Toulouse de Marseille fait face depuis quelques mois à une augmentation des violences mais également de la consommation de drogues de la part des patients. Yasmina Ville, infirmière témoigne de ce quotidien.
Yasmina Ville travaille de nuit et avec une autre collègue, elles doivent s’occuper seule de 22 patients et les agressions physiques et verbales font malheureusement partie de leur quotidien.
«On a des agressions au couteau, des agressions avec tout ce que les patients peuvent trouver, une lame de rasoir, un lustre de l’entrée cassé et on s’en sert pour menacer les soignants. Le morceau de verre du lustre, c’était pour moi» a-t-elle confié.
Une hausse de la consommation de stupéfiants
Depuis quelques mois, l’infirmière en psychiatrie remarque une forte augmentation de la consommation de drogues chez ses patients.
«Ils ne se cachent même plus pour consommer. Ils sont en train de rouler un joint de cannabis ou ils reviennent avec de la poudre au niveau des narines» a-t-elle expliqué ajoutant que la consommation à évoluer. «On est passé de beaucoup de consommation de cannabis a beaucoup de consommation de cocaïne, qui rend les patients beaucoup plus agressifs.»
Régulièrement des soignants de cet établissement finissent aux urgences avec des blessures. Face à ce phénomène et après la mort d’une infirmière poignardée par un patient lundi 22 mai, Kader Benayed, secrétaire départemental adjoint Sud Santé 13 ne cache pas ses inquiétudes.
«On frôle le drame tous les jours et un jour où l’autre on n’y échappera pas. J’aimerai juste poser une question à nos dirigeants : et si c’était leur famille ?» Tous les mois, le syndicat Sud Santé écrit au ministère de la Santé pour détailler les failles au sein de cet hôpital mais le sentiment d’abandon perdure. Du côté de la mairie de Marseille, Benoît Payan reste muet sur le sujet.
Selon les résultats inquiétants d’une enquête de l’Agence du médicament, ces six dernières années, le nombre d’intoxications à la cocaïne a été multiplié par six. Et le nombre de cas graves, (réanimation ou pronostic vital engagé) par 8.