Le premier secrétaire du Parti socialiste a été réélu dimanche 22 janvier après un recomptage des votes. Son adversaire, Nicolas Mayer-Rossignol, continue de contester les résultats et demande de revenir « à une direction collégiale ou à une forme de rassemblement pour sortir par le haut de cette situation pathétique et affligeante ». Qui a raison, qui a tort ?

Il s’élève contre un scrutin qui n’a pas été « sincère, honnête, transparent et rigoureux ». Candidat « vaincu » à la direction du Parti socialiste (PS), Nicolas Mayer-Rossignol dénonce lundi 23 janvier « des pratiques qui relèvent de la fraude et qui ont cours au PS depuis trop longtemps ». Il n’exclut d’ailleurs pas « le recours à des voies judiciaires » pour faire valoir ses droits face à la réélection du Premier secrétaire sortant, Olivier Faure.
« En tant que militant socialiste, c’est la première fois que je suis actif dans les instances nationales. Or, j’ai constaté des choses. J’ai décidé de ne plus me taire sur des pratiques qui relèvent de la fraude et qui ont cours au PS depuis trop longtemps, assure-t-il sur franceinfo. Il y avait seulement 24.000 votants à ce scrutin et la direction n’a pas été capable de sortir le résultat dans les heures qui ont suivi. Il a fallu attendre plusieurs jours, avec des chiffres différents. »
Et, pêle-mêle, de dénoncer « bulletins sans enveloppes, des urnes remplies avant l’ouverture du scrutin, des urnes remplacées par des boites à chaussures, des urnes déplacées dans des pièces fermées, des scrutateurs expulsés manu militari par la police, des bureaux de vote qui fermaient avant la clôture »…
« Tout cela est absolument inacceptable et totalement anti-démocratique. Je ne l’accepte pas. Nous n’excluons absolument aucune éventualité, y compris le recours à des voies judiciaires », tranche le maire de Rouen.
Nicolas Mayer-Rossignol s’insurge également contre l' »autoproclamation » d’Olivier Faure dans la presse, alors que la commission de récolement – dont la fonction est de vérifier la sincérité du scrutin, des PV et des votes – travaillait toujours. « Tout le monde comprend bien qu’en démocratie, aucun candidat ne peut s’autoproclamer vainqueur. Il faut une instance qui valide la sincérité du scrutin », estime-t-il. « D’abord, la direction sortante ne souhaitait pas convoquer la commission (…). On a finalement pu obtenir que cette commission se réunisse, mais, en pleins travaux, le Premier secrétaire Olivier Faure s’est encore une fois autoproclamé dans la presse. Ensuite, les travaux de cette commission ont été bloqués alors que seulement 45 de la centaine de fédérations départementales avaient été validées. C’est absolument inacceptable. Nous demandons que la commission puisse enfin terminer son travail », explique-t-il.
« La direction sortante a failli, assure Nicolas Mayer-Rossignol. Elle n’a pas été capable d’organiser un scrutin sincère, honnête, transparent et rigoureux. On n’a même pas été fichu, pour seulement 23.000 votants, d’avoir un résultat dans les heures qui ont suivi le scrutin. Quelle honte ! À la faillite politique, s’ajoute une faillite morale. Dans ces conditions, il est impératif qu’on revienne à une direction collégiale ou à une forme de rassemblement pour sortir par le haut de cette situation pathétique et affligeante qui montre le manque de rigueur catastrophique de notre PS d’aujourd’hui.