Jérémie Ladreit de Lacharrière, le fils du milliardaire, a été incarcéré à la mi-janvier. 4 000 fichiers mettant en scène des mineurs ont été découverts à son domicile. L’homme aurait reconnu avoir enregistré lui-même certaines vidéos.
C’est une histoire singulièrement sordide à laquelle se trouve mêlé la famille Ladreit de Lacharrière. Cité dans l’affaire des emplois fictifs de l’épouse de François Fillon en 2017, Marc Ladreit de Lacharrière avait été condamné à huit mois de prison avec sursis et 375 000 € d’amende pour avoir offert un emploi de complaisance à Pénélope Fillon, au sein de la Revue des Deux Mondes, une publication littéraire qu’il détient.
Après un « Penelopegate » particulièrement houleux, cette fois-ci, c’est à cause des activités pédo-pornographiques de son fils, que le PDG de la Holding Fimalac est jeté en pâture. Une histoire familiale, puisque c’est la propre compagne de Jérémie (fils, NdlR) qui a donné l’alerte il y a environ un an, en janvier 2021. A l’époque, si l’homme a déjà été condamné deux fois par la justice dans des affaires similaires en 2008 puis en 2015, il n’a cependant jamais été emprisonné. C’est à cette même époque que le couple accueille au sein du foyer un second enfant, un garçon, qui servira sans doute d’alibi afin de démontrer qu’il a vaincu ses vices. Il conserve toutefois une étrange habitude : celle de s’enfermer de longues heures dans son bureau, de jour comme de nuit.
Intriguée, sa compagne, visiblement suspicieuse, aurait décidé d’y installer une caméra pour l’espionner. Et à sa grande stupeur, elle découvrait un jour que son époux se livrait à des séances de masturbations récurrentes devant des images de jeunes enfants. C’est donc pour protéger ces mêmes enfants qu’elle aurait dénoncé son époux à la Police.
Interpelé un an plus tard, le 13 janvier dernier par les policiers de la brigade de protection des mineurs, l’analyse du matériel informatique de Jérémie Ladreit de Lacharrière confirme les accusations de sa compagne. Ils y découvrent des clichés d’enfants d’amis proches, pris par le quadragénaire lui-même. Une monnaie d’échange sur le darknet contre des images mettant en scène des adolescentes, sa véritable attirance.
L’homme aurait reconnu les faits devant les enquêteurs et aurait expliqué faire l’objet d’un suivi psychiatrique. Il participe également à une thérapie de groupe pour lutter contre, ce qu’il reconnaît être, une addiction à la pédo-pornographie.
Ecroué le lendemain de son interpellation, M. Ladreit de Lacharrière est déféré en comparution immédiate, mais le président du tribunal réclame des expertises complémentaires pour « importation, enregistrement et détention d’images pédopornographiques de mineurs ». Lors de sa dernière condamnation, il avait écopé de 30 mois d’emprisonnement avec sursis. Une peine relativement clémente alors qu’il était en récidive légale au moment des faits.
A l’issue de ce troisième procès, l’ampleur médiatique de l’affaire et les nombreuses pièces à conviction dont dispose la justice vaudront sans doute à M. Ladreit de Lacharrière de rester en prison malgré son nom. Dans l’un de ces dossiers se trouvaient pas moins de 81 photos d’une même fillette, âgée seulement de quatre ans.