Une large majorité de Français redoute les prochaines annonces gouvernementales au sujet du covid. Alors que Nice et Dunkerque ont subi leur premier week-end de confinement partiel, le reste du pays semble étonnamment resigné face aux décisions politiques toujours aussi incompréhensibles.
Avec un temps clément, sous un soleil radieux, de nombreux Français se sont précipités à l’extérieur de chez eux ou à la campagne le week-end dernier pour respirer. Un réflexe devenu un luxe pour l’essentiel de la population qui oscille entre assignation à résidence et port du masque obligatoire. Après les récentes décisions de confiner strictement le weekend, le littoral des Alpes-Maritimes et l’agglomération de Dunkerque, toute la France s’inquiète de devoir dire adieu au soleil au nom du covid. En Moselle, où l’incidence de l’épidémie semble importante, on s’attend à suivre le même chemin. L’Allemagne a d’ailleurs considéré la zone comme risquée à cause de la circulation du « méchant » variant sud-africain. Un test négatif est désormais nécessaire pour aller de la Moselle à l’Allemagne, y compris pour les travailleurs frontaliers. Pour autant, il n’y aura pas de contrôle frontalier ni de contrôle systématique. Allez comprendre.
A Paris, après les couacs de la Mairie qui a annoncé récemment tout et son contraire en quelques heures, alors qu’Anne Hidalgo était… en vacances, les Parisiens comptent les jours de répit. Un sursis de courte durée puisque, dimanche dernier en fin d’après-midi, la police a évacué les quais de Seine bourrés de monde – selon certains commentateurs « malveillants ». Pourtant, si les Parisiens étaient nombreux à se promener en bord de Seine, la promiscuité n’avait pas grand-chose à voir avec la situation quotidienne dans le métro qui, lui, n’est ni en plein air, ni évacué, et dont l’offre n’a pas été élargie pour limiter les rames bondées.
Dans le sud, à Nice, le maire Christian Estrosi (LR) n’a pas eu à évacuer la Promenade des Anglais : elle avait tout simplement été bouclée ainsi que la plage. Au rang des réjouissances, les Montpelliérains n’étaient pas en reste non plus. Ceux qui s’étaient éloignés de l’agglomération durant le weekend ont eu le plaisir de rencontrer un gigantesque embouteillage sur la route du retour, causé par un incendie. Mais rassurons-nous, la police de Darmanin était toutefois présente pour verbaliser généreusement les conducteurs qui, pris dans les bouchons, rentraient après 18h.
Un couvre-feu lucratif donc, mais aussi un couvre-feu efficace, enfin… si l’on en croit les propos du désormais célèbre Directeur général de Santé Publique, Jérôme Salomon. Dans un entretien publié dans le Journal Du Dimanche (JDD), l’un des visages du fiasco des masques s’est tranquillement adonné au jeu du « en même temps » gouvernemental, assurant que le couvre-feu fonctionnait, je cite : « très bien ». Il expliquait aussi, à sa façon, que des mesures plus strictes n’étaient pas à exclure pour autant. Quant à Macron, que la presse aime dépeindre comme fervent opposant du confinement, il a estimé en riant qu’il fallait encore tenir entre 4 et 6 semaines de couvre-feu. Tellement drôle.
Sur le plan épidémique la France présente toujours une situation relativement stable au niveau national, avec un peu moins de 3.500 personnes en réanimation. Les faibles capacités du pays ne sont pas atteintes même si la répartition des malades ne suit pas forcément celle des places en soins intensifs. Du côté des hospitalisations, les entrées quotidiennes sont également stables quoique importantes, illustrées par le « fameux » plateau haut. L’essentiel des peurs se concentre donc aujourd’hui sur les « méchants » variants de tous bords que la France identifie mal à cause du peu de séquençage génomique. Si les incertitudes sont légion, il apparaît que certains, dont le Sud-Africain, seraient plus contagieux. Malgré ces craintes de confinement, une quarantaine de députés a publié une tribune dans le JDD il y a quelques jours réclamant ainsi la réouverture des restaurants qui le souhaitent pour les déjeuner, à partir du 30 mars prochain. L’initiative lancée par le député Richard Ramos (MoDem) a été signée par des élus issus de tous les partis politique ou presque, y compris par des « marcheurs » de la majorité. Une preuve manifeste que les vexations liées au covid agacent. « Les peuples opprimés finissent toujours par se révolter », a dit Camus.