MÉDIA I Les représentants des salariés et la direction de la chaîne iTELE se sont quittés hier soir sans parvenir à un accord, mais les négociations marathon reprennent mardi, alors que le gouvernement s’invite dans ce conflit sans précédent dans l’histoire de l’audiovisuel depuis Mai 1968.

Le président de la Société des Journalistes (SDJ), Antoine Genton s’adresse aux salariés mobilisés, le 25 octobre 2016 devant les locaux de la chaîne I © AFP/Archives Thomas SAMSON
Sur l’éditorial, on n’a pas beaucoup avancé. Il y a encore des points d’achoppement, a commenté de son côté un représentant du syndicat maison PlusLibres, regrettant l’empressement de la direction et estimant que le seul point sur lequel on arrive à avoir des concessions, ce sont les conditions de départ.
Le nouveau protocole d’accord présenté aux représentants avait été annoncé par plusieurs dirigeants du groupe à l’issue d’une réunion au ministère du Travail plus tôt dans la journée.
Il y a une volonté de la direction de sortir de ce conflit. Il faut maintenant qu’il y ait des actes, a souligné la ministre du Travail Myriam El Khomri à l’issue de cette rencontre.
La direction a déclaré vouloir prendre des engagements sur les trois points constitutifs de la garantie d’indépendance de la rédaction, soit l’édition d’une charte, la mise en place d’un comité d’éthique et la séparation des fonctions de directeur général et de directeur de la rédaction, a indiqué de son côté la ministre de la Culture Audrey Azoulay, également présente.
Les deux ministres ont reçu, côté Canal+, Jean-Christophe Thiery (président du directoire) et Gérald-Brice Viret (directeur général des antennes), ainsi que Stéphane Roussel (directeur général chargé des opérations) côté Vivendi, la maison mère de Canal+. La semaine dernière, elles avaient rencontré des représentants du personnel.
Parmi les nouvelles propositions : la nomination d’ici à fin novembre d’un directeur adjoint pour seconder Serge Nedjar, qui assure la double casquette de directeur général et de directeur de la rédaction, ce qui constitue l’un des principaux points de crispation des grévistes. Ce nouvel adjoint sera issu prioritairement de la rédaction, a précisé Gérald-Brice Viret. Juste avant cette réunion au ministère, les salariés d’iTELE avaient affiché leur « détermination » en reconduisant leur mouvement jusqu’à mardi midi pour un 30e jour. Débuté le 17 octobre, ce conflit dépassera donc en longueur celui qui avait paralysé Radio France en 2015 (29 jours). RFI avait connu en 2009 un mouvement plus long, qui avait perturbé son antenne durant près de deux mois, mais sans entraîner de paralysie totale des programmes.