Le ministre iranien du renseignement a annoncé avant-hier qu’il avait arrêté 116 unités de résistance en Iran, affilié à l’OMPI. Mais selon la résistance iranienne le nombre d’arrestations est beaucoup plus élevé.

Maryam Rajavi, dirigeante de la coalition de l’opposition, le Conseil national de la résistance iranienne CNRI I AFP / archives
À la lumière des manifestations et des grèves sans précédent et continues dans le pays, d’une économie en déclin, d’un isolement régional et international grandissant et de l’imposition de sanctions américaines massives, le régime a beaucoup de mal à contenir la situation. La nouvelle attaque du régime théocratique contre les opposants, notamment contre la principale opposition, l’Organisation des Moudjahidine du peuple d’Iran ou Moudjahidine du peuple est un indicateur sérieux de l’évolution de la situation en Iran. Outre la répression intérieure et ses multiples arrestations, la campagne aux multiples facettes contre l’OMPI implique des complots terroristes en occident et une diabolisation massive de l’organisation dans les médias. La vague de manifestations qui a débuté dans les derniers jours de 2017 et qui s’est étendue à plus de 160 villes a ébranlé la théocratie au pouvoir. Ce mouvement s’est poursuivi sous différentes formes depuis, et ce malgré une forte répression, des vagues d’arrestations et de longues peines de prison pour les manifestants. L’opposition iranienne a affirmé que les manifestations s’adapteraient et se poursuivraient. Les derniers mois ont clairement démontré l’influence de la dirigeante de l’opposition Maryam Rajavi, qui dirige la coalition de l’opposition, le Conseil national de la résistance iranienne CNRI. Elle avait prévu que le régime serait incapable de renverser la vapeur depuis le début du soulèvement populaire.
Au début, les manifestations portaient sur les difficultés économiques, les prix exorbitants des produits de première nécessité, le taux de chômage élevé, l’inflation galopante et le manque de services sociaux les plus élémentaires, comme l’eau courante et l’électricité. Mais les manifestations sont rapidement devenues politiques et le peuple de réclamer la fin de la dictature. Les iraniens exigent que le régime cesse de soutenir le terrorisme et se concentre plutôt sur les problèmes internes qui ne cessent de s’aggraver. Il continue également a exigé la liberté, la démocratie et le respect des droits de l’homme. L’économie iranienne est en chute libre et devient de plus en plus précaire. Cette situation résulte directement de la politique catastrophique du régime, exacerbée par une corruption généralisée et par les priorités manifestement mal placées du régime. Ajoutons à cela la campagne de pression maximale américaine renforcée en juillet et en novembre par de lourdes sanctions à l’encontre des secteurs économiques stratégiques ou dernièrement par la désignation des gardiens de la révolution comme organisations terroristes étrangères.
Le régime n’a jamais été dans une telle impasse et n’a jamais été autant contesté par le peuple. Dès le début, les plus hauts responsables du régime ont blâmé l’OMPI pour le soulèvement et ont déclaré qu’ils réagiraient de la manière la plus dure. Alors que les manifestations et les grèves persistent les responsables et du régime lancent des avertissements incessants concernant le rôle et l’impact du réseau de l’OMPI sur la fomentation et l’organisation des troubles. La réponse du régime à cette situation a été une répression accrue des manifestants et une répression accrue en général. Il semble peu probable qu’il recule devant ses priorités stratégiques, que ce soit au niveau national, régional ou mondial. Le régime considère la destruction de la résistance iranienne comme le seul moyen de se préserver de la perspective d’un renversement. La communauté internationale devrait donc envisager l’impact qu’elle pourrait avoir sur les événements futurs en Iran en accordant autant d’attention aux aspirations du peuple iranien et à son opposition organisée qu’à celles du régime qui cherche désespérément à conserver le pouvoir.