Le président de la République va s’adresser, ce mercredi 22 mars à 13h, aux Français dans les journaux télévisés de TF1 et France 2. Face à la colère sociale grandissante suscitée par le passage en force de la réforme des retraites, Macron devrait tenter de «calmer les esprits». Un exercice voué à l’échec ?

À l’heure où les mobilisations s’intensifient dans toute la France, le chef de l’Etat a finalement décidé de prendre la parole, ce mercredi 22 mars à 13h, dans les journaux télévisés de TF1 et France 2, deux jours après le rejet des deux motions de censure, celle du groupe LIOT et celle du RN, l’adoption définitive de la réforme des retraites, et à la veille d’une mobilisation nationale qu’appelle l’intersyndicale.
Ni dissolution, ni remaniement, encore moins de referendum
Dans un mépris qui ne dit pas son nom, Emmanuel Macron a annoncé qu’il ne procédera pas à une dissolution, ni à un éventuel remaniement ou à un référendum, selon des participants à une réunion à l’Élysée. La priorité du chef de l’État reste d’apaiser les tensions en France.
Au cours de cette réunion, le président de la République a indiqué qu’il reprendrait la parole «prochainement», a-t-on appris ce mardi matin. Le chef de l’État a également demandé à ses troupes «deux à trois semaines de réflexion» en vue de faire des «propositions» sur la méthode, le calendrier législatif ou encore les grands chantiers de la réforme des retraites. Un temps de « réflexion » durant lequel il espère sans doute une accalmie de la crise dans laquelle la France est plongée. Ne soyons pas naïf.
Alors que sa cote de popularité est au plus bas depuis la crise des gilets jaunes en 2018-2019, avec uniquement 28% de Français satisfaits – ce n’est pas insurmontable – Emmanuel Macron tentera de défendre sa réforme, de reprendre le contrôle et de renouer un « dialogue » inexistant depuis son premier mandant, au moment où la colère sociale s’accentue dans la rue et où la grève reconductible, qui n’était qu’une menace au début du mouvement, s’épaissit et prend forme.
Ainsi, l’objectif du chef de l’État devrait surtout consister à «expliquer» ce projet gouvernemental contesté par une large majorité des Français. Le président de la République devrait avant tout revenir sur son choix, et celui du gouvernement, de recourir à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution pour faire adopter brutalement la réforme des retraites privant ainsi les parlementaires du vote. Une utilisation «insupportable», voire méprisante, ayant même divisé la majorité, provoquant ainsi l’émoi au Parlement.
Outre la réforme des retraites, Emmanuel Macron devrait également revenir sur les prochains sujets majeurs, dont la loi travail prévue au printemps, la réforme des institutions, la loi sur l’immigration ou encore la fin de vie.