Pour son neuvième jour, la grève dans les transports ne présente pas de signes d’essoufflement mais le Premier ministre tente de désamorcer son élargissement en invitant les partenaires sociaux la semaine prochaine pour discuter de sa réforme des retraites.

Des personnes font la queue pour accéder au quai de la ligne 1 du métro à Paris, au 8ème de grève dans les transports contre la réforme des retraites, le 12 décembre 2019 I AFP / Philippe LOPEZ
Au lendemain de la présentation en détails de sa réforme pour créer un système de retraite universelle par points et alors que plane la menace d’un blocage des trains à Noël, le Premier ministre Édouard Philippe a convié les organisations syndicales et patronales pour un cycle de réunions. Il a souhaité que cette concertation démarre le plus tôt possible la semaine prochaine, a annoncé Matignon cette nuit.
Ma porte est ouverte et ma main est tendue, avait insisté le Premier ministre plus tôt dans la journée, à l’adresse notamment de Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, furieux de sa décision d’imposer une mesure d’âge dans la réforme.
Je suis prêt à discuter, évidemment qu’on va discuter, avait déclaré le leader du premier syndicat français jeudi matin, après avoir réagi très vivement à la mise en place d’un âge d’équilibre à 64 ans.
Celui-ci revient à allonger la durée de cotisation puisque en dessous de ce seuil, les retraités ne toucheront pas leur pension à taux plein, afin de faire des économies et de réduire le déficit éventuel du régime. Mais, a relevé celui qui avait prévenu qu’une mesure d’âge représenterait une ligne rouge: vouloir être constructif, ça ne veut pas dire se laisser marcher dessus. Après avoir échangé par téléphone avec les partenaires sociaux jeudi après-midi, M. Philippe a confirmé sa proposition de dialogue pour continuer à améliorer le projet porté par le gouvernement, a expliqué Matignon. De même source, on a évoqué une série de thèmes: la mise en place du minimum de pension, la pénibilité, la retraite progressive et l’accompagnement des transitions vers le système universel.
Il s’agit très exactement des revendications de la CFDT, la CFTC, l’Unsa et des étudiants de la Fage qui avaient juste après les annonces du Premier ministre appelé à rejoindre la manifestation de mardi 17 décembre alors même que ces organisations sont favorables à la création d’un système de retraites universel par points. L’initiative de cette journée de manifestations revient à l’intersyndicale CGT-FO-Solidaires-FSU et des organisations de jeunesse à l’origine de la mobilisation depuis le 5 décembre. Sauf qu’eux ont appelé à la grève illimitée et demandent le retrait pur et simple de la réforme. Vendredi, les syndicats enseignants seront reçus par le ministre de l’Éducation, Jean-Michel Blanquer qui doit également participer dans la soirée à Nancy avec Édouard Philippe à un débat sur les retraites avec des profs. Très présents dans les cortèges, ces derniers craignent de perdre une grosse partie de leur pension de retraite avec la réforme. Dans le même temps, la grève dans les transports ne connaît aucune trêve. Pas même celle dite des confiseurs, pour les fêtes de fin d’année.