Le Petit Palais dévoile les sculptures et peintures de l’artiste Vincenzo Gemito jusqu’au 26 janvier 2020.

Par ordre d’apparition: Gemito, Le Harponneur ; Gemito, Tête d’enfant ; Gemito, Le Joueur de cartes ; Gemito, Le Petit malade ; Mancini, petit prêtre I © DR / photos à usage médiatique, attribution requise
A l’occasion de l’ouverture de la saison napolitaine du Petit Palais, le musée rend hommage à Vincenzo Gemito (1852-1929), enfant abandonné à la naissance qui grandit dans les rues de Naples. Très curieux et observateur, il crée son premier et son plus célèbre chef d‘œuvre à l’âge de 17 ans seulement: « Le joueur de cartes ». La sculpture représente un orphelin assis dans une ruelle, la tête baissée concentré sur son jeu. Cette représentation illustre la jeunesse de Gemito entouré d’autres enfants enjoués et débrouillards dans une ville sans cesse en mouvement. Il fréquente l’Académie des beaux-arts, se mesure aux sujets obligés, tirés de la Bible ou de l’Antiquité grecque et romaine. Il réalise en terre cuite « Brutus » à travers la figure d’un « scugnizzo », un gamin des rues à l’allure butée et vêtu d’une toge. A 18 ans, il s’installe dans le cloître abandonné du couvent de Sant’Andra delle Dame avec son ami peintre Antonio Mancini et une joyeuse bande de talents. C’est dans ce lieu qu’il réalise en deux ans ses têtes juvéniles rappelant la physionomie des jeunes Napolitains allant de la gravité à l’inquiétude des êtres élevés dans la pauvreté. « La tête du jeune Berger des Abruzzes » constitue le premier bronze et l’unique exemplaire connu de Gemito.
L’artiste est fasciné par l’argile qui reste son matériau favori et qu’il utilise durant toute sa carrière. Le bronze anime son goût pour la technique de la fonte à la cire perdue qui est très probablement liée à son enfance ainsi que la découverte des statues en bronze de Pompéi. Gemito ouvre sa propre fonderie afin d’y produire ses bronzes en fonte de cire perdue de grande qualités. L’exposition dévoile aux visiteurs grâce à un tableau numérique interactif la technique de la fonte du bronze qui consiste à couler le métal en fusion dans un moule dont il prend la forme.
Vers 20 ans, Gemito reçoit des commandes de portraits d’artistes dont le buste de « Giuseppe Verdi », de son professeur « Morelli », du peintre « Francesco Paolo Michetti », « Giovanni Boldini » sans oublier le colossal buste du baron « Oscar de Mesnil » construit en douze heures ! En 1877, Vincenzo Gemito pose ses valises à Paris, bien décidé d’y devenir célèbre. En 1878, il fait scandale lors de l’Exposition universelle en exposant « Le pêcheur napolitain », ce petit garçon nu, mal nourri, accroupi sur un rocher choque le public français. Comme de nombreux artistes, Gemito rencontre sa muse, son grand amour: Mathilde Duffaud, française venue à Naples pour poser pour de jeunes artistes. Gemito conçoit plusieurs portraits de la jeune femme. En 1881, Mathilde meurt et le peintre désespéré s’isole à Capri et commence alors à montrer des premiers signes de folie… L’année suivante il rencontre Anna Cutolo. Elle pose pour ses peintures et ses sculptures et devient sa nouvelle conquête. En perpétuelle évolution, il dessine, peint et ne cesse de sculpter, il admire Alexandre le Grand jusqu’à s’identifier au plus grand conquérant de tous les temps. L’exposition « Gemito » révèle la personnalité d’un artiste lié à sa ville natale, retrace son parcours alliant virtuosité et réalisme !
Exposition « Gemito » au Petit Palais, Avenue Winston-Churchill Paris (VIIIe) – A découvrir jusqu’au 26 janvier 2020, du mardi au dimanche de 10h à 18h, nocturnes les vendredis jusqu’à 21h – Tarif plein: €11, tarif réduit: €9 – Plus de renseignement ici