Le mercato ne concerne pas que les ministres. Le préfet François-Xavier Lauch rejoint Gérald Darmanin comme directeur de cabinet adjoint.
Selon une information de nos confrères du journal Le Point, François-Xavier Lauch, chef de cabinet du président de la République à l’Élysée, a été choisi par Gérald Darmanin pour diriger son cabinet place Beauvau. En attendant le recasage de Stéphane Bouillon, qui était le dircab du ministre sortant Christophe Castaner, FX, comme on l’appelle dans les couloirs du pouvoir, patientera dans l’antichambre en étant son adjoint. Le jeune préfet Lauch, 38 ans, était le patron d’Alexandre Benalla à l’Élysée. Après la révélation par Le Monde de la vidéo montrant le collaborateur en train de s’en prendre violemment à des manifestants le 1er mai 2018, il avait fini par déposer une plainte contre son ancien chargé de mission pour usage de faux dans l’affaire des passeports diplomatiques. Il avait été également auditionné par la commission d’enquête sénatoriale présidée par Philippe Bas qui tentait de faire la lumière sur cette affaire.
Un pur produit de la méritocratie
François-Xavier Lauch était directeur de cabinet du préfet des Alpes-Maritimes au moment de l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016. Il a été entendu à ce titre dans l’enquête sur le dispositif de sécurité mis en cause par les parties civiles dans l’attaque au camion qui a causé la mort de 86 personnes et en a blessé 400 autres. Il a été placé sous le statut de témoin assisté en avril 2019. Selon l’entourage du nouveau ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin a choisi seul son futur directeur de cabinet, qui ne lui aurait pas été imposé par l’Élysée comme l’a été Nicolas Revel à Jean Castex à Matignon. Le nouveau premier flic de France a, dit-on, sélectionné un parcours méritocratique à l’image du sien. Le père de François-Xavier Lauch est un policier à la retraite qui a terminé sa carrière comme brigadier-chef et sa mère est agent hospitalier. Lauch a grandi dans le Limousin avant d’intégrer Sciences Po Bordeaux, puis l’ENA au sein de la promotion République.
À l’Élysée, il supervisait les équipes de sécurité du président de la République. Il était régulièrement critiqué par les policiers de terrain, qui lui reprochaient son interventionnisme, jugé intempestif, et sa propension à se placer dans le champ des caméras de télévision. Il a toujours reçu un soutien indéfectible de la part du président de la République et de son directeur de cabinet Patrick Strzoda.