Un adolescent, connu de la police et mis en examen pour viol sur mineur dans une autre affaire, a été interpellé et placé en garde à vue mardi. Les parents de la petite fille avaient fait état de sa disparition en début d’après-midi.

C’est un fait divers qui provoque la sidération à Rambervillers, une petite ville de 5 000 habitants au cœur des Vosges. Le corps « sans vie » d’une fillette de 5 ans a été retrouvé, « dans un sac plastique », mardi, a annoncé le procureur d’Epinal (Vosges), Frédéric Nahon, dans un communiqué de presse, mercredi 26 avril. Le magistrat a également confirmé qu’un adolescent de 15 ans avait été interpellé à son domicile et placé en garde à vue pour meurtre sur mineur. Franceinfo résume ce que l’on sait des circonstances de ce drame.
Les parents ont fait état de la disparition de leur fille mardi en début d’après-midi. Dans son communiqué, le procureur précise que la mère de la fillette a constaté sa disparition à 14 heures et l’a signalée aux policiers municipaux de Rambervillers vers 15h10. « Ma fille est sortie pour jouer. Elle est allée d’abord au parc, il n’y avait personne, elle est revenue ici, a pris la balle », a expliqué mercredi matin la mère de la petite fille, interrogée devant son domicile par plusieurs médias, dont France 3 Grand Est. « Elle jouait ici dehors et moi j’étais à l’intérieur, j’étais avec [mon autre] petite fille. Après vingt minutes, une demi-heure, je lui ai dit : ‘Va voir où est ta sœur’. Elle m’a dit : ‘Elle n’est plus là' », a-t-elle relaté, en pleurs. « Ils m’ont enlevé ma vie, je suis détruite », a ajouté cette mère de famille.
« Peu de temps après ce signalement », un adolescent de 15 ans a pris « attache avec les policiers », en leur déclarant « être en présence de la fillette », poursuit le procureur de la République d’Epinal dans son communiqué. Des gendarmes sollicités se sont alors rendus au domicile du jeune homme, « situé à moins de 200 mètres du domicile familial de l’enfant », selon Le Républicain lorrain (article abonnés). C’est là que les gendarmes ont découvert « le corps sans vie de la fillette dans un sac plastique », précise le procureur. « Les secours sont venus, ils ont essayé de faire des massages cardiaques, mais il n’y avait rien à faire, il était trop tard malheureusement », a par ailleurs expliqué le maire de Rambervillers.
Un premier contact pour « brouiller les pistes »
Avant de découvrir le corps sans vie de la petite fille, les policiers municipaux et les gendarmes ont procédé à des recherches. A ce moment-là, « un jeune homme s’est approché [d’eux] pour donner des informations, mais qui étaient de fausses informations. Il disait avoir effectivement aperçu une jeune fille à un endroit, à l’opposé de l’endroit où elle a été retrouvée. C’était sans doute pour brouiller les pistes », a relaté le maire de Rambervillers auprès de France Bleu.
Le système de vidéosurveillance de la commune a permis de retracer le parcours de ce jeune homme, qui a finalement été interpellé mardi après-midi. « Il est l’auteur présumé des faits », a ajouté le maire.
L’adolescent interpellé mis en cause dans une affaire de viol
Cet adolescent de 15 ans, placé en garde à vue pour « meurtre sur un mineur de 15 ans », est actuellement mis en examen dans le cadre d’une information judiciaire ouverte pour séquestration, viol et agression sexuelle sur mineur, « pour des faits commis en février 2022 », a annoncé le procureur d’Epinal. Frédéric Nahon précise que l’adolescent avait été placé sous contrôle judiciaire dans un centre éducatif fermé, « hors du département », jusqu’en février. A cette date, son placement a été levé. C’est la raison pour laquelle « il était revenu au domicile familial avec un suivi par la protection judiciaire de la jeunesse », précise le procureur.
« Il n’y a que quelques semaines qu’il était réapparu sur le territoire de Rambervillers, ce qui inquiétait un petit peu la police municipale, qui était attentive », a déclaré le maire de Rambervillers. « Il aurait attiré des jeunes enfants pour avoir des gestes sexuels déplacés », a précisé Jean-Pierre Michel.
Contrairement à ce que la mère de la fillette avait sous-entendu mercredi matin face à des journalistes, il n’était pas « enfermé dans un hôpital psychiatrique ». « Une expertise psychiatrique précédemment ordonnée concluait à l’absence de troubles mentaux », affirme le procureur. Les investigations ont été confiées à la section de recherche de Nancy et une information judiciaire a été ouverte par le parquet pour meurtre sur mineur.