Un tennis augmenté sur une scène colorée pour les petits Marseillais ? Tel est l’objectif recherché par l’association Fête le Mur, de Yannick Noah, qui a inauguré son premier Playground à la Cabucelle (XVe).

Yannick Noah sait se rendre discret dans les apparitions publiques ou médiatiques mais, comme il aime le redire, « quand il y a besoin d’être sur la photo » pour Fête le Mur, l’association qu’il a lancée en 1996, le vainqueur de Roland-Garros 1983 fait le boulot.
L’ex-n°3 mondial était donc présent, mercredi, aux cotés du maire de la cité phocéenne, Benoît Payan, pour l’inauguration du premier des dix « Playgrounds » que Fête le Mur a prévu d’implanter en France d’ici à deux ans, dans le cadre des objectifs gouvernementaux fixés autour des Jeux olympiques de 2024, à savoir la réalisation de 5 000 équipements sportifs de proximité.
L’accès au sport pour tous est l’une de nos priorités et c’est en ce sens que Marseille a lancé la réalisation d’importantes infrastructures de proximité dans tous les quartiers de la ville qui bénéficieront à l’ensemble des Marseillais. Chaque jour, nous œuvrons pour rétablir l’équité territoriale d’accès aux sports et pour poursuivre la rénovation des équipements qui le nécessitent,
affirme Benoît Payan.
C’est d’ailleurs avec cette même ambition que nous avons lancé en parallèle notre grand plan de rénovation des écoles marseillaises estimé à 1,2 milliard d’euros. Ce programme de réhabilitation des 470 écoles de la ville, inédit par son ampleur et son ambition, doit permettre d’offrir à tous les enfants des conditions d’apprentissage dignes, et des infrastructures scolaires et sportives rénovées et sécurisées ouvertes à tous les enfants de la ville.
Fête le Mur, une association socio-sportive qui a pour objectif de développer la pratique du tennis et plus largement la pratique sportive comme outil d’éducation et d’insertion, s’adresse notamment à la population des quartiers prioritaires de la ville. Le tennis vient au quartier et propose des tarifs extrêmement abordables, pour un encadrement de professionnels et d’entraîneurs diplômés. 13.00 jeunes, dans 77 villes différentes, bénéficient chaque année du travail de cette association.
Le tennis pour tous et en couleurs
Plus de 500 personnes dont 400 enfants du quartier prioritaire de la Cabucelle, ont pu voir et tester l’installation. Le concept ? Le terrain, dont le sol est réalisé à partir de balles de tennis recyclées, correspond à la surface d’un court de tennis (600 m2), mais il est organisé en trois espaces de jeu distincts qui permettent une pratique différenciée de sports de raquette ; individuelle, collective, intergénérationnelle… Les possibilités sont nombreuses. Le tout relevé par des couleurs très vives et variées, autour des codes urbains du street art ; en l’occurrence, à Marseille, il s’agit d’une oeuvre de l’artiste parisien Tim Marsh :
[…] J’essaye le plus possible de construire des projets qui aient un impact social. C’est à mes yeux une des raisons les plus importantes,
ce qui m’anime à peindre. Que ce soit pour passer des messages, faire réfléchir, ou aider à rendre un quartier plus sympa :
c’est si important pour moi.
« Notre travail au coeur des quartiers depuis 25 ans a fait émerger l’évidence d’un besoin de rénovation des infrastructures, explique Séverine Thieffry, directrice de Fête le Mur. Depuis 2019, nous avons commencé à réfléchir à des pistes pour apporter notre contribution à la démarche et aux valeurs olympiques. Les habitants du quartier (de la Cabucelle) ont découvert le Playground avec surprise et enthousiasme, d’autant que nous leur avons expliqué qu’il était entièrement pour eux et pour leurs enfants. » D’ici les JO de Paris, à l’été 2024, une dizaine d’autres Playgrounds made in Fête le Mur devraient être réalisés en France.