La condition fixée par Gérald Darmanin pour une réouverture anticipée était le départ du recteur M’hammed Henniche. Il s’était retiré à la mi-mars.
Moins de six mois après sa fermeture, la mosquée de Pantin va (déjà) rouvrir. Le 21 octobre dernier, ce lieu de culte qui compte environ 1 300 fidèles avait été fermé sur instruction de Gérald Darmanin. Le ministre de l’Intérieur reprochait notamment à ses responsables d’avoir relayé sur Facebook la vidéo d’un père d’élève à l’origine de l’engrenage ayant conduit au meurtre de Samuel Paty. Mercredi 7 avril, le préfet de Seine-Saint-Denis Georges-François Leclerc a annoncé que l’édifice rouvrira ses portes dès vendredi, quelques jours avant le début du ramadan, rapporte notamment Le Figaro.
Le départ du recteur comme condition
Le ministre de l’Intérieur avait fixé une condition sine qua non à la réouverture anticipée de la mosquée : le départ de son recteur, M’hammed Henniche. A la tête de la Fédération musulmane de Pantin depuis 2013, il avait fini par se retirer mi-mars, ouvrant la voie à la réouverture du lieu de culte. Après l’assassinat du professeur d’histoire-géographie, il s’était excusé pour le partage de la vidéo, qu’il avait qualifié de « maladresse », mais refusait de quitter ses fonctions. Cet interlocuteur privilégié des pouvoirs publics et politiques, y compris de Nicolas Sarkozy quand il était président, avait fini par céder.
L’imam de la mosquée, formé au Yémen, était également dans le viseur de Gérald Darmanin, qui le suspectait d’être « impliqué » dans la mouvance islamiste. Il avait, lui, démissionné le 26 octobre, cinq jours après l’annonce de la fermeture. En plus de cette sanction, le préfet de Seine-Saint-Denis avait également retiré à l’association qui gère la mosquée son caractère cultuel, au motif que ses activités avaient « porté atteinte à l’ordre public ».