Devra-t-on payer plus cher pour s’éclairer dès le 1er février prochain ? Si le gouvernement n’a pas encore pris encore de décision en ce sens, il pourrait très vite acter une hausse du prix de l’électricité, en s’appuyant sur les dernières recommandations de la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Dans un document révélé par la presse lundi, cette autorité administrative, dont le rôle consiste, entre autres, à orienter l’Etat dans sa politique énergétique, préconise en effet d’augmenter de 1,73 % les tarifs réglementés de vente de l’électricité dès le mois prochain. Les professionnels, eux, pourraient se voir appliquer une hausse encore plus conséquente, fixée à 3,02 %, selon un document préparatoire de la CRE. Une fois la proposition dûment soumise, cette semaine, aux associations de consommateurs et aux fournisseurs, l’ensemble du dossier sera transmis au gouvernement et charge à lui de trancher.
Pour justifier ces hausses, la Commission met en avant l’augmentation des prix des matières premières et plus globalement des coûts de production et de commercialisation liée à la crise sanitaire. Une crise sanitaire qui s’est d’ailleurs doublée d’une crise économique et qui, en bout de chaîne, soit chez les consommateurs, a également provoqué une multiplication des impayés, et cela aussi bien du côté des particuliers que des professionnels. En première ligne, des commerçants parfois incapables de faire face à ces dépenses car frappés de plein fouet par la baisse de leur activité. Dans ce contexte, pour le gouvernement, tiraillé entre une augmentation qui se justifierait pour soutenir un secteur énergétique en difficulté, et une grogne sociale qu’entraînerait précisément cette hausse, le choix ne s’annonce guère aisé.
Pour un ménage, la hausse calculée représenterait en moyenne une dépense supplémentaire relativement modérée de 16 euros par an. Mais à y regarder de plus près, la facture d’électricité n’a cessé de s’alourdir au fil du temps. Depuis dix ans, le tarif régulé de l’électricité a d’ailleurs augmenté bien plus vite que l’inflation. Pour les particuliers, cette augmentation peut ainsi dépasser les 40 % comparativement à 2010, alors que, dans le même temps, l’inflation s’est accrue d’à peine 10 %.