Des socialistes, des membres de Générations, des écologistes… mais pas de représentants du PCF ou d’EELV: Place publique a tenu à Paris un meeting qui a pour la première fois donné à voir l’esquisse d’une réconciliation des formations des gauches, que le mouvement lancé par Raphaël Glucksmann appelle de ses vœux en vue des européennes.

L’essayiste et fondateur du mouvement « Place publique » Raphaël Glucksmann à Montreuil, près de Paris, le 15 novembre 2018 I AFP/Archives / JOEL SAGET
Environ 1.500 personnes, selon les organisateurs, se sont pressées à l’Elysée Montmartre (Paris XVIIIe), plusieurs centaines devant rester à la porte, faute de place. Aux uns comme aux autres, Raphaël Glucksmann a renouvelé son appel à l’unité des forces de la gauche non-mélenchoniste, pour éviter la Bérézina qui s’annonce le 26 mai.
La Bérézina, c’est d’avoir une campagne (…) avec quatre, cinq listes, qui disent défendre la transformation sociale, écologiste de l’Europe. La Bérézina c’est de regarder une liste écologiste, sociale et démocrate s’opposer à une liste sociale, démocrate et écologiste, et le tout engueulé par une liste démocrate, écologiste et sociale, a-t-il ironisé.
La raison d’être de cette soirée, c’est d’enclencher une dynamique de convergence, a souligné une des fondatrices de Place publique, Claire Nouvian, avant de laisser s’exprimer les ambassadeurs des différents partis invités. Membre de Générations, l’ancienne députée Barbara Romagnan a jugé qu’il serait irresponsable que l’unité ne se fasse pas, alors que les uns et les autres sont d’accord sur l’essentiel. Les fondateurs de Place publique avaient détaillé plus tôt dans la soirée les dix combats communs susceptibles selon le mouvement de faire consensus entre les différentes formations. Disant avoir hésité à venir, alors que l’appel à l’union a été utilisé plein de fois pour essayer d’étouffer toute velléité d’alternative, la porte-parole de Générations Aurore Lalucq s’est elle aussi exprimée sans ambiguïté en faveur de l’unité.
Je nous trouve collectivement minables, je nous trouve collectivement irresponsables face à l’histoire (…) J’aimerais que certains égos se mettent dans leur poche, j’aimerais que les messieurs (…) se mettent autour de la table, a-t-elle lancé sous les applaudissements.
La numéro deux du PS Corinne Narassiguin s’est mise à l’unisson, soulignant que le PS avait rapidement répondu présent à l’invitation de Place publique, et participé activement à la rédaction des dix combats communs.
Nous devons faire le rassemblement maintenant, dépasser les calculs boutiquiers. Le Parti socialiste y est prêt, a-t-elle souligné à la tribune.
Pour autant, le rassemblement est encore loin d’être achevé. Le PCF, prétendant avoir reçu l’invitation de Place publique à 16h mardi après-midi, n’avait envoyé aucun représentant. Même chose pour EELV, arc-bouté sur la ligne d’autonomie.