Plusieurs centaines de manifestants pro-Trump sont parvenus à pénétrer dans le Capitole, alors que celui-ci s’apprêtait à confirmer l’élection de Joe Biden. Une femme a été touchée par balles et a succombé à ses blessures.
Près de deux mois après le passage aux urnes des Américains, la situation aux Etats-Unis ne cesse de se tendre. Mercredi 6 janvier, le congrès était réuni au Capitole pour valider l’élection de Joe Biden à la tête des Etats-Unis. Au même moment, Donald Trump donnait un long meeting, au cœur de Washington, devant des dizaines de milliers de supporters. En début d’après-midi, (heure locale, aux environs de 20 heures en France), après de premiers heurts avec la police, certains des soutiens de l’actuel président américain étaient parvenus à franchir les barrières de police, et à pénétrer dans le Capitole. La police a été contrainte d’évacuer certains des bâtiments du lieu. Via son compte twitter, Donald Trump a immédiatement appelé ses troupes au calme, alors que plusieurs photos prises à l’intérieur du Congrès laissent apercevoir des policiers armes au poing.
Une partisane de Trump tuée par balles
Vers 21h30, heure française, alors que la police reprenait peu à peu le contrôle du Capitole, le Washington Examiner se faisait l’écho de coups de feu. Une jeune femme porteuse d’un drapeau pro-Trump aurait notamment été gravement touchée au cou, au sein même du Capitole, par des tirs d’origine inconnue. Elle est finalement décédée. Elle était venue spécialement de San Diego, en Californie, pour participer à la manifestation, selon BFMTV.
Plusieurs médias américains ont également fait état de policiers blessés, sans donner plus de détails. Au moins l’un d’entre eux a été emmené à l’hôpital après avoir été aspergé de gaz poivre. D’autres personnes ont été hospitalisées durant la journée, pour des problèmes allant de l’arrêt cardiaque à une chute d’un échafaudage qui se trouvait sur l’aile ouest du Capitole américain
La garde nationale déployée, des bombes artisanales retrouvées
En fin d’après-midi, heure locale, des militaires de la Garde nationale ont été déployées à Washington, pour aider la police du Capitole à ramener le calme. Le déploiement de ces renforts militaires avait directement été annoncé par la Maison Blanche ainsi que par le gouverneur démocrate de la Virginie. Selon CNN, au moins deux engins explosifs auraient été retrouvés au cours de l’après-midi. L’un d’entre eux était disposé au sein du Capitole, l’autre à l’intérieur des bureaux du parti républicain. Les deux engins ont explosé sous le contrôle de la police. Au cours d’une allocution télévisée, le président élu Joe Biden a qualifié la prise du Capitole de « sédition ». Il a rappelé le caractère hautement sacré du Capitole, symbole de la démocratie américaine. « Les scènes de chaos qui se déroulent au Capitole ne sont pas le vrai visage de l’Amérique (…) Ce que nous avons vu là, c’est l’action d’un petit nombre d’extrémistes qui ne respectent pas la loi », a poursuivi le président démocrate. De son côté, Macron a estimé que ce qui était arrivé à Washington « n’était pas américain » et appelé à « ne rien céder à la violence de quelques-uns ». « Quand, dans une des plus vieilles démocraties du monde, des partisans d’un président sortant remettent en cause, par les armes, les résultats légitimes d’une élection, c’est une idée universelle – celle d’un homme, une voix – qui est battue en brèche », a ajouté le président français.
Donald Trump appelle les manifestants à « rentrer à la maison »
Immédiatement après l’intervention de Joe Biden, Donald Trump a publié une courte vidéo sur son compte Twitter. Il a appelé les manifestants à « rentrer à la maison », en insistant plusieurs fois sur un « retrait pacifique » du Capitole. Au cours de son intervention, le futur ex-président américain a dit comprendre « la peine » de ses partisans, à la suite d’« une élection volée ». Il les a cependant appelé à respecter la « loi et l’ordre » et leurs représentants. Mais de nombreux responsables politique américains ont directement engagé la responsabilité du président sortant dans cet événement, appelant à le démettre immédiatement de ses fonctions. Plusieurs élus ont notamment appelé le vice-président Mike Pence à invoquer le 25e amendement de la Constitution américaine. Ratifiée en 1967, la section 4 de cet article offre la capacité de démettre immédiatement le président de ses fonctions. Si le vice-président et une majorité du cabinet conviennent que ce dernier est « inapte », ils peuvent le révoquer. Il leur suffit de soumettre une lettre au Congrès. Le vice-président endosse alors immédiatement ses fonctions.