La médecin en charge de l’essai Discovery, qui teste quatre traitements dont un à base de chloroquine, a indiqué qu’il faudrait attendre au moins la fin du mois d’avril pour en connaître les première tendances.

Un chercheur travaille sur l’élaboration d’un vaccin contre le coronavirus à l’hôpital Henri Mondor de Créteil (Val-de-Marne) I THOMAS SAMSON / AFP
Malgré l’impatience, le traitement n’est pas encore pour maintenant. C’est le message qu’a tenu à faire passer la Pr Florence Ader qui pilote l’essai Discovery, destiné à trouver un anti-viral efficace contre le Covid-19:
Pour les premiers résultats et des premières tendances, rien ne sera disponible avant au moins la fin du mois.
L’infectiologue a fait un premier point d’étape dans une vidéo diffusée sur Youtube de cet essai clinique de grande ampleur, lancé le 22 mars et coordonné par l’Inserm. Il doit tester quatre traitements, dont la controversée hydroxychloroquine, sur 3.200 patients en Europe, dont au moins 800 en France. Uniquement des patients hospitalisés et gravement atteints. Seize jours après son lancement, entre 530 à 540 patients sont déjà entrés dans l’essai, dans 25 centres hospitaliers en France. Florence Ader n’a pas précisé si des patients européens avaient commencé à l’intégrer. Quatre traitements potentiels sont testés : l’antiviral remdesivir, l’association lopinavir/ritonavir, ces anti-rétroviraux combinés avec l’interferon beta et l’hydroxychloroquine, dérivé de l’antipaludéen chloroquine. Un autre groupe de patients reçoit des soins standards car le seul moyen de prouver le bénéfice d’un traitement, c’est de le comparer à la seule référence qu’on connaisse, explique-t-elle. Les anti-viraux ont tous été fournis gracieusement par les différents laboratoires qui les fabriquent, précise encore la Pr Ader.
Attendre le J15 pour comparer
Malgré les attentes très fortes autour de l’essai, pourquoi les premiers résultats ne seront pas disponibles avant plusieurs semaines ? On considère que pour évaluer les thérapeutiques, le meilleur moment pour savoir s’ils ont eu le bénéfice du traitement, c’est J15 pour chaque patient.
Donc pour l’analyse globale des 100, 200, 300 premiers patients et des 300 premiers résultats, il va falloir attendre que chaque patient ait franchi ce cap du 15e jour, ajoute Florence Ader, s’exprimant depuis l’hôpital de la Croix-Rousse des Hospices Civils de Lyon (HCL) où elle pilote l’essai.
C’est un comité indépendant et international qui analysera et compilera ensuite les données brutes récoltées. Deux grandes approches sont testées contre ce nouveau coronavirus: des antiviraux pour combattre directement le virus comme pour Discovery, et des médicaments agissant sur le système immunitaire, pour contrôler la réaction inflammatoire de l’organisme.