Alors que les Français se laissent séduire par de timides signaux de réouverture, la bande à Macron poursuit son travail de manipulation des chiffres de l’épidémie. [Décryptage]
Si l’on voulait une nouvelle démonstration que le gouvernement « couillonne » les Français, désormais nous l’avons ! Après plusieurs longs mois à vivre sous cloche à la merci des desideratas du capricieux Macron et ces conseils intempestifs, le pensionnaire de l’Elysée daigne dessiner quelques pistes de réouverture du pays. L’heure est en effet aux explications du futur déconfinement qui devrait s’initier dans quelques jours, le 3 mai prochain, notamment avec la fin de la limitation des déplacements à 10 km de son domicile. Une mesure que peu de Français ont respecté… à raison.
Les restaurants devraient pouvoir recevoir leurs premiers clients à la mi-mai mais uniquement en terrasse. Un manque à gagner conséquent pour beaucoup d’entreprises de restauration, il faut le souligner. De quoi laisser imaginer que certains d’entre eux, ceux qui ne possèdent malheureusement pas de terrasse, devraient rester porte close pour ne pas travailler à perte. Quoi qu’il en soit, quoi qu’il en coûte, le calendrier de la libération de la France semble amorcé. Comme d’habitude, Macron sera tiraillé entre deux décisions politiques contraires : d’une part l’envie de poursuivre la mise en sourdine des Français, muselés et assignés à résidence, et de l’autre le besoin de redorer son blason en relançant une hypothétique économie et en libérant progressivement le pays dans la perspective de la future présidentielle.
S’il fallait une première preuve du caractère politique, non sanitaire, du déconfinement opéré par les rapetous de la macronie, le fossé entre les déclarations du gouvernement et la réalité en est une. Jeudi dernier, lors de la conférence de presse de Castex et Véran, voilà ce qu’affirmait le Premier ministre :
La situation sanitaire s’améliore dans notre pays. Nous constatons depuis 10 jours une baisse réelle de la circulation virale. Le nombre quotidien de nouveaux malades a baissé de 17 % en une semaine et s’établit aujourd’hui à un peu plus de 30.000 cas par jour. Cette décrue concerne près de 80 % des départements (…)
En réalité, la situation épidémique de la France ne s’améliore que dans la tête des communicants de l’exécutif. Nous le savons, pour la première fois depuis l’an dernier, le nombre de patients en réanimation vient de franchir le cap prétendument symbolique des 6.000 malades. Attention toutefois, ces chiffres ne seraient pas atteints si une manipulation politique, en février dernier, n’avait pas réuni les soins intensifs, les soins continus et les réanimations dans une seule et même catégorie. Toujours est-il que la macronie montre sa capacité à mentir crassement, ni plus ni moins, sur les tendances et les chiffres, les yeux dans les yeux avec les Français.
S’il fallait un second exemple pour appuyer ce propos, il suffit de revoir la séquence où le premier ministre compare les taux d’incidence en Europe en omettant simplement la courbe de la France !
(…) on voit bien du reste que l’épidémie reste active partout, chez plusieurs de nos voisins européens en particulier. Je pense notamment aux Pays-Bas ou à l’Allemagne où l’épidémie progresse à nouveau légèrement depuis 2 semaines et ce en dépit de mesures de freinage strictes qui s’appliquent dans ce pays depuis plus de 4 mois déjà.
Sur le graphique présenté, la Belgique, l’Italie, l’Espagne, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, et les Pays-Bas apparaissent mais… pas celui de la France ! Et pour cause, il aurait fallu montrer jeudi dernier que la courbe française était au-dessus de toutes les autres, même si elle s’apprêtait à rejoindre la courbe néerlandaise sur ledit graphique. Cette démonstration n’a d’ailleurs pas vocation à agiter les chiffons rouges de l’épidémie, soyons honnêtes, mais simplement à prouver que la macronie ne dit que ce qui l’arrange et tant pis si c’est un gros mensonge.
En vérité, si l’on observe les chiffres liés à l’épidémie, on remarque d’une part que les chiffres de cas positifs ont baissé depuis le début du mois d’avril. La décrue était enclenchée avant l’annonce de Macron au sujet de la fermeture des écoles. D’autre part, le nombre de nouveaux cas bruts n’a pas vraiment de sens puisqu’il varie en fonction du nombre de tests total, dont la fiabilité et les cycles d’amplifications trop nombreux en France laissent à désirer. Du côté de la mortalité, les chiffres sont stables depuis fin février 2021 avec quelques 300 morts par jour. Pour rappel, en 2019, on comptabilisait 610.000 morts pour l’année, soit 1.670 par jour en moyenne. En outre, durant le pic épidémique de 2020, lors de la première quinzaine du mois d’avril, on comptait en France quelques mille décès par jour estampillés du « méchant » covid.
Non, la situation actuelle n’est franchement pas alarmante comme le serinent certains médecins de plateau télé qui, eux, luttent littéralement contre le déconfinement et le retour des enfants à l’école. Cette situation sanitaire n’est pas non plus stabilisée grâce aux mesures du gouvernement puisque les indicateurs apparaissent clairement décorrélés des décisions politiques. Le coronavirus semble donc avoir son propre rythme de croisière, à l’instar du calendrier de Macron qui, lui, ne pense qu’à sa réélection en 2022.