Ecourté en 2020 et annulé l’an dernier pour cause de pandémie de covid-19, le Carnaval de Nice est de retour avec le Roi des animaux.
Des pinces acérées et des sourires pour certains carnassiers. Les principaux candidats à l’élection présidentielle ont fait sensation, représentés dans un « panier de crabes », à l’ouverture du 137e Carnaval de Nice qui affichait « complet » pour son retour ce week-end. Ecourtée en 2020 et annulée l’an dernier pour cause de pandémie, la manifestation a bien évidemment profité de l’actualité politique pour habiller l’un de ses chars imaginés autour du « Roi des animaux », et surtout rhabiller les postulants à l’Elysée.
Eric Zemmour, Valérie Pécresse, Marine Le Pen, Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, pas encore officiellement déclaré mais planté au-dessus de la mêlée, en ont pris pour leur grade. Dans leur carapace rouge et bleu, de laquelle sortent des pattes bariolées, ils ont fait particulièrement « marrer » le public. « C’est super drôle et surtout très bien fait. On sait bien que c’est un véritable panier de crabes cette affaire-là », commentait samedi soir Annie, « ravie de retrouver enfin le Carnaval ».
« Ces confettis, ça fait un bien fou »
Ce premier corso illuminé s’est joué à guichets fermés, avec plus de 7.000 personnes en tribunes. Les gradins étaient également au maximum de leur capacité vendredi à l’occasion de la « cérémonie d’ouverture », nouveauté de cette édition « des retrouvailles » accessible gratuitement aux 5.000 Niçois qui avaient pu retirer leur invitation.
« Ces confettis, ces serpentins, ça fait un bien fou dans le contexte du Covid-19 », souriait aussi Benjamin, parmi ces privilégiés avec Mattéo, son fils de 5 ans. Lui a surtout adoré le « petit feu d’artifice ». « C’était magique », a lâché le petit Azuréen des étincelles plein les yeux.
Au total, le carnaval, qui rassemble habituellement 200.000 spectateurs, ne pourra accueillir que 85.000 spectateurs payants cette année, selon la municipalité. Même si la capacité va encore monter en puissance avec l’allègement des mesures sanitaires.
Braconnage et pollution des océans
Quatre corsos nocturnes et quatre autres batailles de fleurs sont encore programmés d’ici au 27 février. « Mardi on sera à plus de 7.000 personnes possibles. Et, à partir de mercredi, on lève les restrictions, indique-t-on du côté de la direction de l’événement. Donc, a priori, on pourra aller jusqu’à 12.000 personnes sur les corsos », avec la réouverture des promenoirs, ces espaces où le public ne reste pas statique.
Ils pourront donc voir d’encore plus près l’ensemble des chars, dont certains portent des messages forts. Avec la « Ferme d’Orwell », les animaux se rebiffent contre les hommes. Une mante religieuse aux yeux hypnotiques déclare de son côté la guerre au « patriarcat » sur la plateforme intitulée « Fighting female », comprenez « femme de combat ». Dans le défilé, il est aussi question de l’avenir de la planète et de son écosystème. Un gorille est aux prises avec un braconnier alors qu’une tortue mâchouille un sac plastique.