Quelques semaines après le début de la campagne de vaccination, les pays membres de l’UE accusent un retard important sur les Etats-Unis et le Royaume-Uni.
100 millions aux Etats-Unis, la moitié de la population adulte au Royaume-Uni… Les deux pays anglo-saxons mènent la campagne vaccinale à un rythme effréné, qui leur permettra de lever les restrictions dans quelques semaines, quand une partie de l’Europe sera encore confinée. L’Union européenne accuse en effet un retard important sur ses voisins outre-Atlantique et outre-Manche. A titre d’exemple, le Royaume-Uni a vacciné 850 000 personnes pour le seul samedi 20 mars, contre seulement 56 417 pour la France, rapporte BFMTV.
6 millions de piqures en 48 heures aux Etats-Unis
Au 21 mars, seuls 13 Européens adultes sur 100 avaient ainsi reçu au moins une dose des trois vaccins autorisés par l’Union européenne. En comparaison, cette proportion atteint 37% aux Etats-Unis et 44% au Royaume-Uni. Les premiers nommés avancent même à grands pas vers l’immunité collective, puisqu’ils ont dépassé les 100 millions de doses injectées, avec 6 millions de piqûres en 48 heures. Un décalage que le Commissaire européen à l’industrie Thierry Breton a difficilement tenté d’expliquer sur TFA, dimanche 21 mars. « Nous avons validé [le vaccin] quatre semaines après les Britanniques et trois semaines après les Américains. Nous retrouvons cette différence dans la dynamique actuelle », a-t-il fait valoir. Pourtant, le retard à l’allumage de l’UE n’est pas la seule explication, souligne BFMTV. L’Europe a aussi dû composer avec le scepticisme anti-vaccin qui règne sur le Vieux Continent. C’est pour cette raison que les instances ont perdu quelques précieuses semaines à négocier leur non-responsabilité en cas d’échec ou d’effets secondaires et à refuser les procédures d’urgence de validation des vaccins, comme l’ont fait le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. De plus, l’Europe a pâti du fait qu’aucun laboratoire « maison » n’ait été capable de mettre au point un vaccin assez rapidement.
Enfin, les Etats de l’UE ont également peiné à accélérer la campagne de vaccination, après des débuts difficiles. Début février, à peine 54% des vaccins reçus en Europe avaient ainsi été administrés contre 80% aux Etats-Unis, détaille BFMTV. Et si cette proportion grimpe désormais à 73%, elle reste en dessous des taux américains et britanniques…