L’Ukraine est devenue une destination privilégiée de la Gestation Pour Autrui (GPA) en Europe. Depuis le début de la guerre, si des couples français se retrouvent dans l’impossibilité de récupérer leur enfant et d’établir leur état civil, le sort incertain des mères porteuses et de leur bébé est passé, lui, sous silence dans les médias occidentaux, tous embarrassés par le sujet. [décryptage]
Selon des informations de première main, émanant de BioTexCom, leader du marché de la GPA en Ukraine, des femmes payées pour donner naissance à des enfants vendu sur catalogue accouchent désormais dans des souterrains et des stations de métro.
Prise au piège par les bombardements, elle manquerait également de nourriture et d’assistance médicale.
Des informations sur les mères porteuses que n’aurait jamais communiquer BioTexCom avant le début du conflit. La stratégie marketing de ces cliniques étant d’effacer au maximum cet intermédiaire encombrants auprès de ses clients.
Dans un tweet, le laboratoire ukrainien les encourage à faire des bébés, pas la guerre. Quelques heures après sa publication, l’armée russe envahissait l’Ukraine.
Seems like you didn’t visit our Insta for a whilehttps://t.co/KsuAXUEro4 pic.twitter.com/22p5vaDSm4
— BioTexCom Center for Human Reproduction (@BiotexcomR) February 23, 2022
Le même jour, BioTexCom publiait un clip de propagande intitulé « des nourrissons dans un abri anti-bombe ». La vidéo a rencontré une audience très différente selon la langue de diffusion et confirme l’engouement des Occidentaux pour la GPA en Ukraine. Les versions en langue française, italienne et espagnol agrègent près de 100.000 vues. C’est 1 000 fois plus que la version chinoise, arabe ou indienne.
Dans cette vidéo de type publicitaire, on aperçoit d’abord une file de personnes tenant des bébés dans les couffin, pénétrant ainsi dans le fameux abri anti-bombe. Le confort est rudimentaire voire spartiate, les sacs de couchage posés à même le sol. Des lits à barreaux sont aussi installés là pour les bébés un peu plus âgés. Preuve s’il en fallait une que l’entreprise craint des retards de livraison pour ses clients:
[…] En attendant, nous avons préparé des berceaux. Il y a aussi des lits pour les bébés un peu plus âgés
explique une des responsables de l’entreprise.
Ludovine de La Rochère, Présidente de la Manif Pour Tous dénonce de son côté le silence médiatique qui pèse sur ce sujet, notamment en France:
[…] On nous fait pleurer dans les chaumières depuis le début de la guerre, que des clients attendent l’enfant qu’ils ont commandé. Regardons du bon côté de la lorgnette, ce sont ces enfants qui font l’objet de contrat, ce sont ces enfants qui seront volontairement séparés de leur mères voire qui ne verront peut-être jamais de mère. Et ce sont ces femmes ukrainiennes pauvres qui sont exploitées. Ils utilisent leur vulnérabilité, leur pauvreté. Qui s’interrogent vraiment sur leur sort ?
Mais les entreprises profitant de ce marché lucratif ne recule devant rien. En novembre dernier, BioTexCom a même proposé des réductions à l’occasion du Black Friday.
— BioTexCom Center for Human Reproduction (@BiotexcomR) November 19, 2021
Les mères porteuses actuellement enceintes en Ukraine se retrouvent embarquées malgré cette machine infernale. Leur enfant naîtra sous les bombes. Il grandira un temps soit peu dans un bunker avant de partir quelque part en Europe dans les bras d’un couple ou d’un binôme d’acheteur qui ce sera peut-être séparé entre-temps. L’horreur ne va pas sans l’imagination.