Depuis mercredi après-midi, la Commission des lois planche sur le texte de transformation du pass sanitaire en pass vaccinal. L’objectif est de faire valider au plus vite ce texte par les parlementaires pour une application dès le 15 janvier prochain.
Au programme ? Une audition. Celle du ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran. S’ensuit un examen de la Commission des lois. Mercredi après-midi, le texte de transformation du pass sanitaire en pass vaccinal commençait son travail parlementaire. Un travail express « entre la bûche de Noël et le Nouvel An » que les député(e)s devraient voter début janvier en vue d’une adoption rapide pour l’appliquer le 15 janvier prochain. Dans ce premier travail de la Commission, plus de cent amendements ont été déposés mardi soir par l’opposition.
Le groupe France Insoumise réclame pour sa part le retrait pur et simple du pass vaccinal. Selon nos informations, la majorité ne devrait pas pousser jusqu’à déposer un amendement pour instaurer le pass vaccinal en entreprise, au vue des réactions des partenaires sociaux pourtant devenus mutiques depuis plusieurs mois déjà.
Du côté des Républicains, un amendement réclame que les 12/17 ans ne soient soumis qu’au seul pass sanitaire comme c’est actuellement le cas. Peu de chance toutefois qu’il soit adopté. En réalité l’objectif de la majorité est très simple : effacer le pass sanitaire en le remplaçant par celui vaccinal avec des contraintes encore renforcées.
D’abord, il ne faut pas simplement avoir reçu deux doses de « vaccin » mais bien ce que le gouvernement appelle désormais un schéma vaccinal complet – le glissement sémantique est malin – c’est-à-dire avec le nombre de doses que l’exécutif aura décidé, dans des délais qu’il aura choisi. Un délai qui devrait être de trois mois, comme au Royaume-Uni, pour ce qui est des recommandations. On ignore cependant à partir de combien de temps le QR code serait désactivé.
Ensuite les bars, les restaurants ainsi que les activités de loisirs en France seront soumis à ce nouveau « sésame » (pass vaccinal), malgré le fait que les produits injectés n’empêchent pas les contaminations. Ironie du sort, les tests n’étant plus acceptés pour entrer dans les lieux précités, les personnes non-vaccinées ne pourront donc pas contracter le covid-19 par celles vaccinées et infectées. Pourquoi le gouvernement insiste-t-il sur la vaccination des 5 millions de Français n’ayant reçu aucune dose ? Au sujet des centres commerciaux, retour dans le passé de six mois avec la réapparition du préfet qui pourra décider si l’accès aux commerces doit être conditionné ou non à ce pass vaccinal. Une décision qui pourra ensuite « sauter » via un tribunal administratif, puisque l’idée est encore plus injustifiable avec un pass vaccinal qu’avec un pass sanitaire.
Tous les professionnels travaillant dans un secteur où ce pass vaccinal est réclamé devront donc en détenir un également. S’ils décident de se faire injecter, on leur accordera un pass… « transitoire » ! Ce n’est pas une blague. Seul contexte dans lequel la situation ne devient pas plus grave : les lieux de santé où les tests et les certificats de rétablissement seront également acceptés en lieu et place des preuves de vaccination.
Le gouvernement entend par ailleurs renforcer les contrôles drastiquement. Les professionnels d’un site soumis au pass vaccinal pourront demander aussi l’identité du public. Par ailleurs ceux qui ne feront pas les contrôles de leurs clients respectifs seront logés à la même enseigne que les personnes déclarant un faux pass vaccinal, risquant ainsi 1 500 € d’amende dès la première infraction.
Un nouveau pas dans la société de surveillance s’établit petit à petit, sûrement et dangereusement depuis deux ans. En effet, il existe peu de chance que l’Assemblée nationale ne valide pas le projet de la majorité. Le Sénat, malgré une majorité LR, n’a rien rendu à cette heure les preuves de son opposition. Quant au Conseil constitutionnel, on doute que Laurent Fabius se réveille, à plus forte raison s’il réveillonne avec son fiston Victor. Ce dernier est l’actuel directeur délégué du cabinet américain McKinsey, responsable de la stratégie vaccinale… en France. Un peu de champagne ?