Jusqu’où mèneront les politiques dites sanitaires ? Avec la suppression du secret médical à l’école et la mise en place d’une troisième dose vaccinale sous menace d’invalidation du pass, les limites aux politiques sécuritaires sautent une à une. [Décryptage]
Un troisième dose sinon plus de pass sanitaire !? La menace est claire. Elle est signée Olivier Véran, ministre de la Santé. Ni plus, ni moins, cette provocation devra faire l’objet d’un arbitrage auprès du Premier ministre Castex mais surtout auprès du président de la République lui-même. La douche est glacée pour tous ceux qui croyaient être débarrassés du pass, mais aussi pour ceux de l’opinion publique puisque depuis quelques jours – selon un sondage Odoxa commandé par le Figaro – seul 37 % des Français envisageraient de se faire piquer une troisième fois.
Le mécontentement est singulièrement élevé chez les sympathisants du Rassemblement national (67%) et bien plus conséquent chez les militants de France insoumise, qualifié à 77% d’exaspérés. Une opposition qui est déjà propice à la fracture voulue par Macron, entre lui et ceux qu’il considère – ou veut faire passer – pour des populistes ou autres extrémistes. Plus inquiètant, pour la majorité des Français étant vaccinés, la prolongation du pass sanitaire ne dérange guère. Ceux qui ont reçus deux injections (62% des Français) estimeraient que le système du pass est une bonne chose, mais l’idée de retourner se faire piquer une troisième fois en agacent déjà plus d’un. En tout cas, si obligation de 3ème dose il y a, le vocabulaire devrait évoluer à des fins de propagande. Exit la troisième dose et bonjour le rappel ! Vu sous cet angle, l’administration d’une injection de vaccin supplémentaire est moins abrupte, plus infantilisante… Il évoque évidemment les traditionnels rappels vaccinaux d’antan.
Une 3ème dose, mais pas seulement ?
Le temps passe et les mesures de restrictions des libertés se succèdent à une vitesse folle en France. Le vote d’un abonnement visant à livrer le secret médical des élèves – afin de faire connaître leur statut vaccinal à l’école – démontre aujourd’hui que les mesures gouvernementales peuvent aller encore plus loin dans cette diablerie, provoquant au passage la colère du monde douillet des enseignants; une levée du secret médical qui est dans l’air du temps au sein d’une époque obsédée par la transparence. D’ailleurs les attaques de certains intellectuels contre le secret de la confession en furent un témoignage curieux; la suppression du secret professionnel pour les avocats dans certaines infractions financières en sont un autre. Une transparence qui rime trop souvent avec l’anéantissement de toute vie privée. Une tendance qui devrait se poursuivre le 1er janvier 2022, avec la mise en place d’un espace de santé numérique dans tout le pays, annoncé naturellement par Olivier Véran. Un espace dématérialisé où les Français conserveront leur documents médicaux… Bref, une nouveauté plutôt alarmante après l’affaire des fuites de données massives qui ont eu lieu suite aux différentes expériences numérique ratées de ces derniers mois par le gouvernement. La mise en demeure de Francetest par la CNIL, le jeudi 14 octobre, témoigne du grand manque de fiabilité de l’outil numérique au sujet des données sensibles comme celles ayant trait à la santé. Cette numérisation outrancière, déjà bien entamée, devrait s’ajouter à la méfiance louable et légitime des patients, introduisant ainsi une fracture bien plus large au sein de la société française et qui voit ses membres s’opposer jusque dans leur propre famille sur des questions sanitaires et sécuritaires dans ne crise du covid devenue un enjeu bien plus politique que médical. Une séquence politique qui, elle, apparaît clairement sans fin. Alors quoi faire ?