La Finlande et la Suède ont pris la décision de demander leur adhésion à l’OTAN. «Une nouvelle ère s’ouvre», a estimé pour sa part le chef d’Etat finlandais Sauli Niinistö.
Le chef de l’Etat et un conseil gouvernemental «ont conjointement décidé que la Finlande allait demander à devenir membre de l’OTAN», a déclaré dimanche le président finlandais Sauli Niinistö. «C’est un jour historique. Une nouvelle ère s’ouvre», a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Le Parlement finlandais doit examiner ce lundi 16 mai le projet d’adhésion, avec un vote prévu ensuite, selon le président de la chambre. Avec le soutien acquis du parti social-démocrate de la Première ministre Sanna Marin, ce dernier devrait se traduire par un score fleuve parmi les 200 parlementaires finlandais. «Nous espérons que le Parlement confirmera la décision de candidature à l’OTAN durant les prochains jours. Elle sera basée sur un mandat clair», a affirmé Sanna Marin.
Le 14 mai, le président finlandais avait appelé son homologue russe Vladimir Poutine pour l’informer de la demande d’adhésion imminente de son pays, que Moscou considère comme une menace à ses frontières. «L’abandon de la politique traditionnelle de neutralité militaire serait une erreur car il n’existe aucune menace pour la sécurité de la Finlande», a-t-on pu lire dans un communiqué du Kremlin, publié après un entretien téléphonique entre les deux chefs d’Etat.
«L’élargissement de l’OTAN et le rapprochement de l’Alliance de nos frontières ne rend pas le monde et notre continent plus stable et plus sûr», avait déjà commenté quelques jours plus tôt le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, en réaction à la potentielle demande d’adhésion de la Finlande à l’organisation politico-militaire atlantiste.
Le haut responsable russe avait souligné qu’une telle initiative constituerait «une violation directe des obligations juridiques internationales de la Finlande» en vertu du traité de paix de Paris de 1947 qui prévoit l’obligation pour les parties de ne pas conclure d’alliances ou de participer à des coalitions contre l’une d’entre elles, ainsi que de l’accord de 1992 entre Moscou et Helsinki.
La Suède a donné son feu vert
Dimanche, la Suède a également donné son feu vert. Lors d’une réunion extraordinaire, la direction a décidé que le parti allait «contribuer à une candidature de la Suède à l’OTAN», indiquent les sociaux-démocrates dans un communiqué, inversant ainsi leur ligne de toujours.
Le parti précise toutefois qu’il est opposé à l’installations de bases permanentes de l’OTAN et d’armes nucléaires sur le territoire suédois, ce qui n’est pas exigé pour adhérer à l’alliance. Une consultation interne avait révélé des divisions au sein du parti, avec des voix critiques dénonçant notamment une décision trop précipitée, afin de suivre le calendrier finlandais.
La veille, Vladimir Poutine s’était entretenu par téléphone avec son homologue finlandais Sauli Niinistö. «L’abandon de la politique traditionnelle de neutralité militaire serait une erreur car il n’existe aucune menace pour la sécurité de la Finlande», avait fait savoir le président russe, selon un communiqué publié par le Kremlin.