Après la séquence internationale du G7, l’exécutif fait sa rentrée sur le plan intérieur avec la réception mardi par Edouard Philippe des 19 organisations à l’initiative du « Pacte du pouvoir de vivre », dont le patron de la CFDT Laurent Berger, signe un acte 2 plus « délibératif ».

Le Premier ministre Edouard Philippe sur le perron de l’Elysée, le 24 juillet 2019 à Paris I AFP, ludovic MARIN
Juste avant la rentrée scolaire, Matignon souhaite d’abord insister sur la thématique écologique, en réservant le premier déplacement de M. Philippe après les vacances à Roubaix (Nord) jeudi, « un territoire innovant en termes de gestion des déchets« .
Sur l’écologie, on veut montrer qu’on ne lâche pas la balle, qu’on a compris le problème et que ce n’est pas qu’un sujet pré-élections européennes, martèle un conseiller de l’exécutif.
A ce titre, quasiment un an jour pour jour après la démission fracassante de Nicolas Hulot du gouvernement, Edouard Philippe a choisi de recevoir les initiateurs du « Pacte du pouvoir de vivre », dont les figures de proue sont Laurent Berger et l’ancien ministre de la Transition écologique. Si, à l’inverse du syndicaliste, l’écologiste ne se rendra pas à Matignon, l’examen de la situation montre l’ampleur des chantiers ouverts et des avancées déjà opérées en matière de transition écologique et solidaire, fait-on valoir dans l’entourage du Premier ministre. Le chef du gouvernement sera entouré de cinq ministres, dont la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne, pour écouter les représentants des 19 signataires de ce pacte (CFDT, Fondation Hulot, ATD Quart monde, Fondation Abbé-Pierre…) qui ont formulé 66 propositions en mars. Le collectif est désormais élargi à une cinquantaine d’organisations et a mis en exergue 8 mesures d’urgence, comme interdire la location de logements indignes et de passoires énergétiques; évaluer l’impact de toute nouvelle loi sur les 10% les plus pauvres; revaloriser les minima sociaux et les faire évoluer au même rythme que les revenus du travail…
C’est une démarche qui a du poids car elle est collective. C’est une voix qui mérite d’être écoutée, souligne-t-on à Matignon, en notant que ces organisations avaient été « forces de propositions » au printemps, durant le Grand débat.
C’est aussi une manière pour l’exécutif d’illustrer un « acte 2 » du quinquennat fondé sur une méthode de travail plus délibérative, selon l’entourage du Premier ministre. Le mot d’ordre, c’est la constance. Continuer les réformes sans être clivants, appuie-t-on de même source.
Dans cette optique, les représentants du Pacte sont reçus avant le séminaire gouvernemental (le 4 septembre) et le bouclage des textes financiers, glisse-t-on à Matignon, assurant que le Premier ministre a souhaité avoir cet échange pour, en amont, se nourrir de la vision d’un certain nombre d’acteurs en matière sociale et de transition écologique.