Connaître le score environnemental des produits alimentaires, par un logo apposé sur ceux-ci, est une avancée pour les consommateurs. Tel est l’objectif d’Ecoscore.
Présenté, début janvier, par un collectif d’entreprises du secteur du numérique et de l’alimentation, tels que Yuka, Marmiton et Open Food Facts, Ecoscore est le 1er indicateur de mesure de l’impact environnemental des produits. Il voisine avec Nutri-score, déjà obligatoire, depuis la loi de santé de 2016, sur tous les aliments pré-emballés. Calculé via des données scientifiques, Ecoscore a déjà permis de noter 240 000 produits. Cette initiative est à rapprocher des propositions formulées par la Convention Citoyenne pour le Climat. Certains industriels, associés à des distributeurs, s’intéressent à cette nouvelle démarche. Connaître l’impact environnemental des produits alimentaires avec une note allant de A à E aident les consommateurs à faire leur choix. Ce travail a été initié depuis 2 ans et commence à avoir un impact sur notre consommation.
L’objectif est de déclencher une prise de conscience des consommateurs afin de leur permettre de faire des choix éclairés. La grille de notation d’Ecoscore est très rigoureuse. Elle s’appuie sur des critères d’appréciation et d’impacts environnementaux et se base sur l’analyse du cycle de vie du produit (production, transport et emballage), étude faite par l’ADEME avec l’Institut National de recherche pour l’agriculture. Ecoscore a complété ces données par un système de bonus-malus. Ainsi, la provenance des ingrédients, la politique environnementale des pays producteurs ou encore la saisonnalité doivent être des critères supplémentaires pris en compte. De ce fait, des fruits ou des légumes cultivés en plein air et distribués de façon locale gagnent des points dans la note finale.
Un label qui a cependant des limites
Fin décembre, la sonnette d’alarme a été tirée par plusieurs organisations de la filière bio et paysanne qui craignent que cette nouvelle étiquette induise en erreur le consommateur. Elles partent du principe que la méthode utilisée n’intègre pas tous les critères de durabilité et que, par conséquent, l’étiquette aurait tendance à privilégier les produits issus de l’agriculture intensive. En effet, cet Ecoscore se fonde sur des calculs se référant essentiellement au rendement. Pourtant, son but initial, tout en s’appuyant sur la base de données d’Agribalyse, est de viser à évaluer les conséquences de notre assiette sur l’environnement. Malheureusement, les produits extensifs et bio y reçoivent des scores défavorables. Il y a donc une faille dans le système ! Ce label, qui en est à ses balbutiements, doit être amélioré afin qu’il intègre aussi les impacts des pesticides et les enjeux liés à l’effondrement de la biodiversité pour rendre une image équilibrée et plus juste des produits analysés. L’expérimentation d’Ecoscore n’est pas finie et l’initiative est bonne. En arrivera-t-on à promouvoir un modèle agricole qui préserve l’environnement, la biodiversité et la santé des consommateurs ?