La nouvelle secrétaire générale de l’ONG pointe notamment la dégradation du droit de manifester, renforcée selon elle par la loi de sécurité globale.
Amnesty International s’inquiète de la dégradation des droits civiques en France. Lors d’un entretien accordé à l’Agence France-Presse et relayé par France Bleu, la nouvelle secrétaire générale française de l’ONG Agnès Callamard a en effet adressé un « carton rouge » à son pays. En cause, « les derniers développements depuis quelques années et en particulier en 2020 » qui vont, selon elle « dans une direction qui est extrêmement nocive, problématique, et possiblement même dangereuse pour l’ensemble des droits et libertés ».
« Une forme de surveillance » imposée
Dans le viseur de la patronne d’Amnesty International : la dégradation des conditions d’exercice du droit de manifester, qui fait, selon elle, « l’objet de nombreuses restrictions ». « L’espace de débat public, l’espace pour la réalisation des droits civiques et politiques est en train d’être réduit », insiste Agnès Callamard, qui dénonce le fait que « la France continue d’utiliser le gaz lacrymogène, les grenades de désencerclement, les LBD 40 de façon abusive ». « Cette utilisation de la violence par la police crée de la peur », juge-t-elle. Et selon la secrétaire générale de l’ONG, la loi sécurité globale n’a fait que « renforcer le pouvoir des forces de l’ordre » et « imposer une forme de surveillance ». Mais la restriction du droit à manifester n’est pas le seul reproche qu’Amnesty International fait à la France. Agnès Callamard s’attaque aussi à la diplomatie française, qui « n’est plus ce qu’elle a été sur de nombreux dossiers liés aux droits, que ce soit par rapport à l’Arabie saoudite, que ce soit par rapport à la Chine ». La responsable ne comprend pas non plus pourquoi la France vend des armes « à des Etats qui sont reconnus comme responsables de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité ».