L’adaptation d’une comédie musicale à succès, une tragi-comédie tout à fait d’actualité… Que faut-il voir cette semaine ? La sélection de la rédaction de Quotidien Libre.
Tokyo Shaking , un drame d’Olivier Peyon (1h41) – Karin Viard interprète une cadre bancaire expatriée à Tokyo pendant la catastrophe nucléaire de Fukushima. Un portrait de femme, celui d’Alexandra, executive woman dans un monde d’hommes (la finance) et un pays (le Japon) où les conventions les plus rigides sont ébranlées par les violentes secousses du tremblement de terre. La menace nucléaire, relayée par les écrans de télévision, cohabite avec une satire du monde de l’entreprise. Ce mélange des genres déroute en même temps qu’il séduit. Avant que les rats ne quittent le navire, il est question de télétravail et de confinement, deux pratiques éprouvées par une bonne partie de l’humanité depuis le Covid. Tokyo Shaking, tourné au Japon en février 2020, montre le déni des hommes face à l’impensable.
D’où l’on vient , comédie musicale de Jon M. Chu (2 h 23) – Tornade d’énergie, cette adaptation de la comédie à succès du chouchou de Broadway Lin-Manuel Miranda, In The Heights, brosse le portrait de jeunes du quartier latinos new-yorkais de Washington Heights en plein questionnement alors que les rues de leurs enfances se gentrifient. Rester ou partir pour accomplir son rêve et retrouver ses racines qu’elles soient à Porto-Rico, Cuba, Mexique ou la République dominicaine ? Tel est le dilemme d’Usnavi, Vanessa, Nina et Benny. Le film poursuit cette ouverture à la diversité en invitant à l’écran des danses urbaines inédites. L’hymne à la joie, à la foule et à la vie qu’il nous fallait pour célébrer le déconfinement.
Wendy , un film fantastique de Benh Zeitlin (1h52) – La jeune Wendy s’étiole dans sa vie de tous les jours. Un soir, n’en pouvant plus, la fillette ment à sa mère et part à l’aventure en sautant sur la plateforme arrière d’un wagon. Mystérieusement, elle débarque sur une île majestueuse, aussi fascinante que dangereuse. Au cœur de ce pays imaginaire, les enfants semblent ne plus vieillir. Pour son second film, le cinéaste américain Benh Zeitlin transforme le mythe de Peter Pan en une fable foisonnante sur le passage à l’âge adulte. Mélancolique, romanesque en diable, porté par les senteurs sucrées de l’enfance, Wendy transporte le spectateur au pays de Mark Twain et de Jules Verne.