Pour son retour devant la presse, le Premier ministre Castex a affirmé que son gouvernement allait tenir ses engagements sans réellement préciser dans quelles circonstances. Les libertés, elles, ne sont pas encore au programme du jour.
Tiendrait-on notre calendrier ? Depuis jeudi dernier, les Français ne savent plus trop ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Castex. Le Premier ministre était revenu devant les caméras flanqué de son ministre de la Santé (Olivier) Véran, du ministre de l’Education nationale (Jean-Michel) Blanquer et du ministre de l’Intérieur (Gérald) Darmanin. Mais ce lundi matin, Les Quatre Fantastiques sont missionnés pour assurer aux Français que l’exécutif est à la barre pour tenir les engagements pris par Macron le 31 mars dernier. Fidèle à lui-même, Castex le Pradéen a confirmé la réouverture des écoles maternelles et élémentaires ce lundi matin. Un choix assumé, mais surtout motivé par les dégâts catastrophiques aussi bien éducatifs que psychologiques causés par la fermeture prolongée de ces établissements, alors même que la situation sanitaire dans le pays n’est pas vraiment plus brillante qu’au moment où Jupiter avait annoncé l’anticipation d’une semaine des vacances scolaires. Si « ce n’est pas un échec », ça n’a pas vraiment fonctionné.
Pourtant Castex s’est réjoui d’annoncer que le pic de la troisième vague était derrière nous, en référence aux travaux de simulation menés par l’Institut Pasteur. En réalité, le plateau ne bouge guère et le nombre de patients en soins critiques tutoie les 6.000 malades depuis une semaine, selon les derniers chiffres de Santé Publique France ; le nombre de patients en réanimation était même en légère augmentation. Ainsi le retour des enfants à l’école pourrait servir d’expérience de laboratoire avant de relâcher les adultes dans la nature. Pour mener cette expérimentation, la bande à Macron mise sur une armée de tests. Dès ce lundi, 400.000 tests salivaires seront proposés chaque semaine aux écoles élémentaires avec un objectif de 600.000 à la mi-mai 2021. 64 millions d’autotests sont aussi mis à disposition de tous les personnels de l’Education nationale dès cette semaine, et des lycéens dès le 10 mai prochain. Et en cas de dépistage positif : tout le monde à la maison pour le plus grand plaisir des parents !
Des tests et des vaccins ? Le duo gagnant d’une macronie qui à bout de souffle. A ce sujet Castex a encore jouer le VRP du vaccin AstraZeneca – c’est à se demander s’il ne touche des subventions. Alors que le produit suscite la méfiance des Français, après plusieurs cas de thrombose avérée, le pensionnaire de Matignon a fait sa promotion « très sûre » de son efficacité à tel point que la France a indiqué son intention de donner environ 100.000 de ce vaccin a des pays… africains ! Avec un objectif total de 500.000 en juin. Chacun jugera le bienfondé de cette opération.
Pour le reste de la parlotte gouvernementale, Castex a affirmé que le principe de circulation à 10 km à la ronde prend fin le 3 mai, ce qui ne se traduit pas pour autant par une opération porte ouverte. En effet, le couvre-feu lui est maintenu en mai jusqu’à nouvel ordre. Dans les prochaines semaines, et « en même temps » que la réouverture des terrasses, le couvre-feu pourrait être assoupli au fur et à mesure, en étant repoussé progressivement à 20h, puis 21h… Qui vivra, verra. Les commerces, les activités culturelles et sportives rouvriront si la situation sanitaire le permet mais pas forcément partout en France puisque les mesures pourront être territorialisées. Les Français pourraient donc être assignés à résidence quelques jours supplémentaires. Ce n’est plus vraiment une surprise en macronie qui a pris goût à limiter voire casser les libertés des citoyens, le tout avec une simplicité et une complicité nauséabonde du Conseil d’État. La plus haute juridiction vient en effet d’autoriser la conservation généralisée des données de connexion numérique en dehors des situations exceptionnelles d’état d’urgence sécuritaire, contrairement à ce qu’exigeait la Cour de justice de l’Union européenne dans sa décision du 6 octobre 2020 contre la France. Le Conseil d’État réinterprète la notion de sécurité nationale pour l’étendre très largement, pouvant conclure que la sécurité nationale est systématiquement menacée. De fait, il permet la communication des données de connexion des Français à la police pour n’importe quelle finalité, reléguant ainsi le droit à la vie privée, à la sûreté ou à la liberté d’expression… un lointain souvenir ?