Après les annonces, les explications de texte… Trois jours après la prise de parole de Macron, le premier ministre a donné plus de détails quant aux mesures mises en place à partir de ce samedi. Tour d’horizon du nouveau cap gouvernemental, qui n’en est pas un.
Castex fait encore le service après-vente ! Quelques heures seulement après l’allocution d’Emmanuel Macron le premier ministre masqué et hydro-alcoolisé a développé la « bonne » et « nouvelle » ligne de conduite du gouvernement reprenant à peu de chose près celle dévoilée par le locataire de l’Elysée. Evidemment, Matignon n’a pas révélé de grandes nouveautés. Castex a naturellement débuté son laïus en se félicitant grassement d’une décision prise pour endiguer la propagation du méchant covid, affirmant que les chiffres, bien que fragiles, sont encourageants. Rien de neuf sous le soleil donc mais seulement une reprise des énumérations effectuées mardi soir par le divin Enfant de la République.
Comme annoncées les mesures d’assouplissement assouplissantes du confinement s’effectueront en trois étapes. La première aura lieu ce samedi avec la réouverture « exceptionnelle » des commerces jugés jusqu’ici non-essentiels par le gouvernement. Cette réouverture s’accompagne de son lot de contraintes et notamment d’un protocole sanitaire strict et presque imbécile, il faut le souligner. Pour le reste, le déconfinement est adapté à la marge, avec la possibilité de sortir promener Médor ou avoir une activité physique à 20 km de chez soi, le tout durant 3h contre une depuis le 30 octobre dernier. Attention, l’attestation dérogatoire de déplacement demeure toujours obligatoire !! Concernant les lieux de culte et les messes chrétiennes, Castex demande à ce qu’une jauge d’accueil soit respectée (30 personnes). Elle devrait évoluer progressivement avec le temps et en fonction de la densité de l’épidémie. Pour la suite, le pensionnaire de Matignon a donné rendez-vous aux Français le 15 décembre prochain pour une seconde phase sous conditions : les Français devraient retrouver leur liberté si la barre des 5 000 nouveaux cas de covid par jour n’est pas dépassée. Gare aux écarts si vous ne voulez pas que la vis se resserre. Ce jour-là, le confinement devrait laisser place à un couvre-feu (21h-7h) avec la possibilité aux théâtres, aux cinémas et aux musées d’accueillir à nouveau le public. Les déplacements pourront s’effectuer librement. Le couvre-feu sera levé à titre dérogatoire pour Noël et la Saint-Sylvestre. Bien sûr, le gouvernement pourra toujours s’autosatisfaire de sa générosité jupitérienne ou d’une sainte clémence.
Passée cette seconde étape, la troisième est prévue au 20 janvier 2021. Et c’est ici que les réjouissances prennent une tournure inquiétante voire dramatique. Là encore si les chiffres sont bons, les restaurants, les bars et les salles de sport pourront rouvrir leurs portes, si ces mêmes établissements déjà largement fragilisés par l’instauration du premier confinement le peuvent. Après trois nouveaux mois de fermeture en mars, rien ne garantit demain que les restaurateurs et autres vaillants tenanciers pourront retrouver un peu de couleur. Et ce ne sont pas les timides aides économiques allouées par le gouvernement qui pourraient changer la donne. Des miettes jetées a des secteurs à genoux. Une honte. Quant aux discothèques, les clés sous la porte devraient s’enchaîner et se généraliser. A ce jour, aucun plan ne les concerne et le premier ministre a même enfoncé le clou, estimant qu’une réouverture n’était pas à l’ordre du jour.
Dans le domaine éducatif, les lycées pourraient également ouvrir leurs portes au mois de janvier mais aucune précision n’a été communiquée pour les universités. De quoi laisser entrevoir un désastre dans les années à venir ? La précarité, elle, grandit à vue d’oeil. A ce titre, le gouvernement va distribuer un argent dont il ne dispose pas. Si Castex a annoncé la création de 20 000 jobs pour les étudiants précaires, 900 € seront distribués aux Français qui enchaînent les « petits boulots », une garantie de revenu minimum versée pour les mois de novembre, décembre, janvier et février à ceux qui ont travaillé plus de 60 % du temps en 2019. De quoi s’assurer que les Français mangent à leur faim et ainsi éviter qu’ils ne descendent dans la rue pour affronter l’Etat. En résumé, de fausses bonnes nouvelles teintées de rouge et blanc délavés et des restrictions financières qu’il faudra un jour rembourser. Les Français pourront toujours se consoler en famille avec Papy et Mamie, en claquant la bise à Papa Noël. Pas Macron, hein.