Le directeur de l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) en maladies infectieuses de Marseille, Didier Raoult, a été l’invité de Laurence Ferrari dans la matinale de CNews. Une interview au cours de laquelle le professeur a épluché la problématique du covid et ses dérivés.
Les Variants – Didier Raoult a analysé la question des variants avec les cas de « réinfection »: « On a une cinquantaine de gens qui ont eu deux épisodes d’infection avec deux virus différents. Pour les repérer, on s’était donné trois mois pour être sûr qu’il ne s’agissait pas de rechutes. Encore une fois, ce que nous vivons n’est pas un rebond. C’est une histoire idiote. Il s’agit d’une autre épidémie. Tous les nouveaux cas sont dus à des virus différents de ceux de mars-avril. L’immunité procurée par la première épidémie n’est pas suffisante pour protéger contre des virus qui sont proches mais un peu différents ».
Le vaccin – Si Didier Raoult déclare sa préférence pour le vaccin chinois, classique, par rapport à l’ARN, il rappelle l’utilité de ce dernier pour « les gens très à risques »: « le bénéfice est plus grand que le risque. Parmi les armes qu’on peut utiliser, si ça peut diminuer un certain nombre de cas, tant mieux ».
Le décompte des malades – Le directeur de l’IHU qui a par ailleurs dénoncé l’instrumentalisation des chiffres des autorités sanitaires. « Si vous voyez ces courbes, vous ne pouvez pas être terrifiés. Ce n’est pas possible. Donc, il faut revenir au calme, que chacun fasse son métier. Il faut arrêter les communiqués de guerre tous les jours en disant qu’on va tous mourir. Parce que ce n’est pas sain, et à la fin on va avoir une surmortalité par les pathologies psychiatriques ou psychosomatiques parce qu’on ne peut pas terrifier les gens pendant un an entier pour une mortalité de cette nature. Ce n’est pas sérieux. Il faut se calmer. Et on sait qu’on doit utiliser les moyens qui font moins de mal que de bien. Tout ce qui n’est pas dangereux et qui peut aider ».
Un éventuel reconfinement ? – Didier Raoult est toujours opposé au recours à un nouveau confinement. Il n’aurait « aucune incidence sur les chiffres » et pourrait même « aggraver les situations » selon lui, car « on contracte la maladie à la maison ». Pour mieux combattre le virus, il place ses espoirs dans la technologie: « La vrai question est de trouver comment détecter les gens positifs. Et on va y arriver grâce au surdéveloppement des outils de surveillance à distance. »
Au sujet de l’hydroxychloroquine – Dans son dernier ouvrage intitulé « Carnets de Guerre COVID-19 » et publié aux éditions Michel Lafon depuis la semaine dernière, Didier Raoult dénonce le « plus grand scandale sanitaire du XXIe siècle ». Il confie ne rien regretter de ce qu’il a dit ou fait.
Après la polémique nationale autour du traitement à l’hydroxychloroquine qu’il avait été le premier à préconiser, le professeur marseillais persiste et signe: « Pas de dépistage général, un confinement où les patients « positifs » contaminent leurs proches indemnes et attendent de ne plus pouvoir respirer pour qu’on les emmène en réanimation, l’interdiction d’un médicament sans danger (l’hydroxychloroquine) prescrit depuis des décennies mais bon marché donc pas rentable au profit d’un produit à la toxicité connue mais très cher et qui a généré des fortunes, et de prestigieux journaux scientifiques qui, dans cette guerre, ont gravement dérapé… Voilà qui m’a paru justifié de porter à la connaissance du public ».