L’intermède des fêtes de fin d’année désormais passé, la France se remet à craindre le covid. D’autant qu’en ce début d’année 2021, le variant anglais apporte une menace supplémentaire que les autorités instrumentalisent à grand coup de communication pour faire peur. Cette semaine s’annonce décisive.
Un énième conseil de défense doit se tenir ce mercredi. Il devrait essentiellement tourner autour de la question du virus mutant dit « variant » et sa circulation dans le pays. Jeudi, Jean Castex prendra un ton infantilisant et donnera la béquer avec de nouvelles mesures de restrictions. D’ici-là, la bande à Macron et l’ensemble de la chaine sanitaire française regarderont avec attention les fluctuations de la courbe des contaminations, avec le calme relatif d’y déceler les premiers effets de la souche anglaise, qui se répand beaucoup plus facilement. Sa trace a déjà été retrouvé à Marseille, en région parisienne, dans les Hautes-Alpes et en Bretagne.
Un troisième confinement sur la table ?
En plus du variant anglais, cette semaine devrait révéler les conséquences de la soirée du Nouvel an. Les personnes ayant été infectées à ce moment-là auront eu le temps de contaminer à leur tour leur entourage, une fois de retour chez elles. Un rebond de l’épidémie serait largement envisageable, et ce alors que le nombre de cas a déjà augmenté depuis la semaine du 28 décembre (28.830 personnes testées positives le 4 janvier, record depuis la mi-novembre). S’il s’avère en plus que certains d’entre eux hébergent la souche mutante, l’épidémie pourrait devenir incontrôlable. Dans ce cas, le gouvernement n’aurait d’autre choix que de durcir les mesures au niveau national. Si il répète à l’envie qu’il n’en est pas question pour le moment, l’ensemble des scénarios restent fortement envisagés. Un couvre-feu à 18h étendu à tout le pays en fait partie, mais aussi un troisième confinement. D’autant que Macron a déjà montré à l’automne dernier qu’il n’hésitait pas à opter pour une telle décision, même foncièrement impopulaire. Le gouvernement s’en est depuis félicité, avec une deuxième vague mieux maitrisée que chez nos voisins. De quoi donner l’envie de recommencer ? Première réponse ce jeudi.
Cette semaine n’est pas décisive uniquement du point de vue de l’évolution de l’épidémie puisque les premières doses du vaccin Moderna, qui vient d’être autorisé en Europe et en France, ont été distribuées. Les régions Grand Est, Auvergne-Rhône-Alpes et Paca sont essentiellement concernées. Cela doit ainsi permettre à la campagne de vaccination d’appuyer franchement sur l’accélérateur. Chaque jour, 500.000 doses du vaccin Pfizer et autant du Moderna doivent être livrées dans le territoire. Tous les professionnels de santé de plus de 50 ans – ou déclarés fragiles – ont désormais la possibilité d’être traités. Les plus de 75 ans, même s’ils ne résident pas en Ehpad, les rejoindront à partir du 18 janvier. De quoi élargir largement la base des personnes éligibles, afin de faire décoller la courbe des vaccinations attendue fiévreusement par le ministre Véran. Durant la semaine, cette statistique sera tout autant scrutée que celle des contaminations.