Lors d’une énième et fatigante conférence de presse hebdomadaire dédiée à la crise sanitaire, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a dénoncé une situation tendue et inquiétante en Ile-de-France. En réaction, la bande à Macron déplace le problème vers d’autres régions sans apporter vraiment de réelles solutions.
Un changement de locuteur pour un discours inchangé… jeudi dernier, lors de la traditionnelle conférence de presse, Jean Castex a laissé sa place à Olivier Véran pour faire la leçon aux Français. Le refrain est désormais connu par tous : attention, si la situation continue de se dégrader, on va devoir vous taper sur les doigts. Après avoir sanctionné les Alpes-Maritimes et la métropole de Dunkerque, la bande à Macron menace désormais l’Île-de-France. A en croire le ministre de la Santé, plus rien ne va dans les départements franciliens. Il a notamment évoqué la circulation élevée du virus avec 350 cas pour 100 000 habitants (en moyenne chaque semaine) et même plus de 400 cas dans le Val-de-Marne et en Seine-Saint-Denis contre environ 220 au niveau national. Une inquiétude essentiellement portée sur les réanimations où le nombre d’admissions arriverait presque à saturation. 1.080 patients seraient actuellement prise en charge, pour une capacité en temps normal de 1.130 lits de réanimation.
Pour accentuer un peu plus son propos ravageur, le premier toubib de l’Etat a tout simplement affirmé qu’un Francilien est admis en réanimation toutes les 12 minutes. Pour expliquer cette percée de cas graves, les médecins pointent la responsabilité du « méchant » variant anglais qui représenterait près de 70 % des cas observés dans la région. Un état des lieux prévisible au vu de la gestion calamiteuse des frontières, il faut le souligner.
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Le rythme serait donc toujours insoutenable pour l’AP-HP. En revanche la mobilisation des cliniques privées, déjà pointées du doigt lors du premier confinement (mars 2020) reste méconnue. Selon les prévisions mirifiques du ministre de la Santé, la pression sur les services de réanimation pourrait grimper à 1.500 patients à la fin du mois de mars laissant craindre la déprogrammation d’autres opérations, alors que l’Agence Régionale de Santé (ARS) a déjà réclamé le report de 40 % des interventions prévues. Rien ne va plus à en croire l’exécutif, mais pas question pour autant d’annoncer de nouvelles restrictions qui seraient synonymes de confinement national et donc de désastre économique. Même si selon certains bruits de couloir au sein de l’Élysée plusieurs voix feraient pression sur Macron pour instaurer un scénario dur, un confinement de sept jours en Île-de-France, comprenant la fermeture des écoles, serait à craindre. En tout cas, la seule solution viable pour le pensionnaire de l’Elysée en ce moment est de multiplier les parades pour grapiller quelques places en vue des prochaines Présidentielles. Un spectacle minable, s’il en est.
Si Olivier Véran a annoncé le transfert de dizaines voire de centaines de patients atteints de covid-19 de la région parisienne vers d’autres régions, des transferts ont eu lieu dès la fin de la semaine dernière : une énième opération de communication qui nécessite la mobilisation de nombreux personnels soignants. De facto, ces derniers ne sont plus disponibles dans les hôpitaux en surtension. Ainsi, on déplace le problème vers des régions un peu moins sous pression pour gagner quelques plumards en Île-de-France, et donc quelques jours de répit, tout en les privant – certes ponctuellement – de personnel.
Largement embourbée dans une communication presqu’imbécile, la bande à Macron agite toujours sa volonté d’accélérer sa campagne de vaccination qui manque de doses et de crédibilité. Alors que plusieurs pays dont le Danemark, la Norvège et l’Islande ont choisi de suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca après la découverte de cas graves de formation de caillots sanguins chez certains patients, Olivier Véran, « censé » l’avoir reçu face caméra, a défendu le produit comme un premier de la classe :
D’après l’agence nationale de sécurité du médicament, qui suit les recommandations qui ont été formulées par l’agence européenne du médicament, il n’y a pas lieu de suspendre la vaccination par AstraZeneca.
Des enquêtes sont menées systématiquement à chaque fois qu’un effet indésirable grave est déclaré. Mais de quoi parlons-nous ? Sur 5 millions d’Européens, 30 personnes ont présenté des troubles de la coagulation.
Un bénéfice apporté par la vaccination supérieure au risque et un vaccin à vecteur viral – c’est-à-dire qu’il prend comme support un adénovirus de chimpanzé – la bande à Macron démontre une nouvelle fois que malgré les avis des coûteux cabinets de conseils américains, la situation lui échappe. Une incurie qu’elle noie comme à son habitude dans une soupe avariée.
