Refroidissement des températures, abandon progressif des gestes sanitaires… Autant d’ingrédients qui font redouter aux scientifiques, un rebond de l’épidémie de Covid-19 en France.

La reprise n’est non seulement pas à exclure mais fortement probable. Elle interviendrait au pire moment, avec le retour des épidémies hivernales « classiques » de gastro-entérite, bronchiolite ou autre grippe. Aujourd’hui, la France se distingue de la plupart de ses voisins par une meilleure couverture vaccinale, avec plus de trois Français sur quatre totalement vaccinés. Mais cela suffira-t-il ?
Sur Twitter, le fondateur de covidtracker.fr , Guillaume Rozier, note déjà des indices de ce rebond ; un rebond enregistré ces derniers jours intervient avec plus de 4 000 contaminations quotidiennes, contre moins de 2 000 fin juin. L’accalmie aura été courte, rappelle l’épidémiologiste Antoine Flahault, cité par Le Dauphiné Libéré. En effet, la France n’aura passé que 23 jours sous la barre des 5 000 nouveaux cas par jour, contre 33 entre le 8 juin et le 10 juillet dernier. Et si la France est encore sous le seuil d’alerte, la situation inquiète, notamment chez les personnes les plus à risques. Une grande part des plus fragiles reste encore non protégée et les injections de la dose de rappel (3e dose) débutent lentement – sans doute freinées par une situation sanitaire jugée « sous contrôle » :
L’épidémie est (toujours, Ndlr) sous contrôle,
rassure de son côté l’épidémiologiste Philippe Amouyel au micro d’Europe1.
La tendance a baissé. Et comme on est largement à moins de 5.000 cas par jour, on peut bien maîtriser, le tester, contrôler, isoler,
déroule le spécialiste.
Seulement l’épidémie s’envole à nouveau au Royaume-Uni en particulier, mais aussi en Allemagne ou en Belgique par exemple. La situation au Danemark est similaire à celle de la France, rappelle Antoine Flahault, qui pointe des dynamiques proches à quelques semaines d’écart. Le nombre de cas y a plus que doublé en à peine un mois, alors même que les restrictions ont été levées le 10 septembre. Sans oublier de regarder plus à l’Est, dans cette partie du continent moins vaccinée, la situation redevient hors de contrôle en Roumanie, en Ukraine, ou encore dans les pays baltes, avec des niveaux encore jamais atteints jusqu’ici. La Lettonie a annoncé lundi un confinement de près de quatre semaines à partir de ce jeudi, jusqu’au 15 novembre, pour tenter de ralentir une flambée des contaminations par le coronavirus dans l’un des pays de l’Union européenne à la plus faible couverture vaccinale.
Alors Jean-Michel Blanquer a souligné lundi 18 octobre que 79 départements n’ont plus l’obligation d’imposer le masque à l’école, « la transmission du virus existe toujours chez les enfants, car les enfants ne sont pas vaccinés, et on peut donc avoir en effet une augmentation du nombre de cas », insiste l’épidémiologiste.
Il faut absolument réduire cette circulation et pour ça, il nous reste toujours les mesures barrières qu’on ne doit pas relâcher, le pass sanitaire, la troisième dose pour ceux qui en ont besoin, et… le masque.