A l’occasion d’une allocution prévue mardi, Macron ne pourra pas instaurer des mesures «trop contraignantes» en raison de la campagne électorale.
Macron interviendra le 9 novembre pour évoquer, entre autres, la crise sanitaire. Au plus fort de l’épidémie, le pensionnaire de l’Elysée avait multiplié les allocutions solennelles, battant des records d’audience pour annoncer des mesures de restrictions ou proclamer les «jours heureux» d’un relâchement des contraintes. Le 12 juillet dernier, lors de sa dernière allocution, hormis celle consacrée à la crise afghane, il avait annoncé la fin des tests gratuits et l’extension du pass sanitaire dont le Parlement vient de valider le possible recours jusqu’au 31 juillet 2022, malgré une forte contestation au sein de l’opposition. La question de la troisième dose est «sur la table» selon un député LREM
L’intervention de Maron avait donné un grand coup de fouet à la campagne de vaccination. C’est aussi l’un des objectifs de l’intervention du 9 novembre, destinée à «revitaliser le campagne vaccinale» selon le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand interviewé sur France 3. A ce titre, le chef de l’Etat pourrait aborder l’épineuse question de la troisième dose. Sera-t-elle rendue obligatoire pour les personnes jugées les plus fragiles ? La validité du pass sanitaire sera-t-elle conditionnée à une troisième dose ? Un plan pour tous, comme en Israël et bientôt en Allemagne sera-t-il annoncé ? «La discussion est clairement sur la table, il y aura un conseil de défense ce mardi [le 9 novembre au matin] et le président de la République en tirera les conséquences», a souligné sur BFMTV le député LREM Sylvain Maillard.
En outre, cette allocution pourrait aborder la question du pouvoir d’achat, avec la mise en place de «l’indemnité inflation» alors que les prix de l’énergie ont un impact sur les ménages. Des Français «lassés» ? Le sociologue français Michel Fize se veut rassurant et constate que les Français «éprouvent une grande lassitude», notamment sur les interdictions à «tel endroit et pas à tel autre, pourquoi on peut faire ceci, et pas cela, selon les lieux, les activités». Il rappelle que «nous sommes dans un contexte de campagne électorale». En conséquence, le sociologue pense que Macron «ne peut pas imposer de mesures trop contraignantes». Un nouveau confinement lui paraît de facto «impossible» car «ce ne serait pas supporté par les Français». Il envisage un discours anglé sur le pass sanitaire et des «conditions d’attribution voire de retrait». Michel Fize estime que Macron va également présenter «les aspects positifs de sa politique, notamment sur le plan international peut-être pour mieux faire passer les mesures […] restrictives aux libertés». «Un seul va décider pour tous […] selon son humeur, sa vision des choses», critique le sociologue.