Cela fait un peu plus d’un mois que les Français ont appris à vivre avec, mais beaucoup commencent à trouver le temps long. Le 14 janvier dernier, le Premier ministre, Jean Castex, avait annoncé la généralisation du couvre-feu à 18h sur l’ensemble du territoire. Mais quand cette mesure prendra-t-elle fin ?
Autant le dire tout de suite, ce jeudi 18 février, cette question reste en suspens. Il y a un mois, lors de sa prise de parole, le chef du gouvernement avait précisé que le couvre-feu généralisé était mis en place pour «au moins quinze jours». Or, à l’heure actuelle, force est de constater que les Français ne voient toujours pas le bout du tunnel. Du côté du gouvernement, on entretient également un certain flou. A Matignon, les services de Castex se bornent par exemple à répéter aux journalistes que le couvre-feu restera en vigueur «tant que la situation le nécessitera». Même son de cloche à l’Elysée où Macron a justement réuni mercredi un nouveau Conseil de défense sanitaire.
Bien que tendue dans certains départements, la situation épidémique reste il est vrai encore globalement relativement stable, et le nombre de nouveaux cas de contaminations au Covid-19 continue même de décroître lentement au niveau national. De même, l’explosion tant redoutée, sur fond de variants plus contagieux, n’a pas eu lieu. Pour autant, «la situation est si fragile qu’un rien peut la faire changer», a prévenu, mercredi, Gabriel Attal, le porte-parole du gouvernement à l’issue du Conseil de défense sanitaire. Dans ce contexte, le moment est donc au statu quo. En clair, il n’est pas question, à ce stade, ni de serrer la vis avec un nouveau confinement, ni d’assouplir les mesures de couvre-feu. Une parenthèse qui devrait, selon certaines sources et sauf surprise, durer au moins jusqu’à la fin des vacances de février, soit jusqu’au dimanche 7 mars, avec la fin des congés de la zone B.
Le cap des 5.000 cas quotidiens, si loin
Pour rappel, au mois d’octobre dernier, Macron avait fixé à 5.000 le nombre de contaminations quotidiennes, seuil à même de faire retrouver au pays une vie plus normale. Or, aujourd’hui, un mois après la généralisation du couvre-feu à 18h et plus de deux semaines après la décision de ne pas reconfiner, sur les sept derniers jours, le nombre de nouveaux cas quotidiens est toujours de 18.000 en moyenne. Même chose du côté du nombre de malades hospitalisés au Covid-19, qui se maintient autour de 26.000 (26.195), alors que celui des patients en réa tourne autour de 3.000 (3.358, selon les dernières données mardi). Un chiffre qui reste au plus haut depuis le mois de décembre dernier.
En définitive, une levée des restrictions ne pourra donc en théorie se faire qu’en présence d’une nette amélioration de l’épidémie. Car quand bien même les indicateurs s’améliorent lentement, en l’absence d’une vaccination de masse et alors que les variants menacent, tout peut encore basculer. Les autorités sanitaires n’excluent pas d’ailleurs la venue d’une nouvelle vague épidémique à laquelle ils se préparent déjà. Les établissements de santé doivent en effet activer «a minima» leur «plan de mobilisation interne», c’est-à-dire le premier niveau du «plan blanc» ce jeudi. A cette heure, l’épidémie coule et le courant semble calme. Méfiance toutefois ?